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Zoom Afrique du 4 février 2022

Au Mali, une fois la France mise hors-jeu, la situation sécuritaire s’améliore.

Au Mali, une fois la France mise hors-jeu, la situation sécuritaire s’améliore grandement. Outre les nombreux terroristes qui ont été tués et les nombreuses initiatives du gouvernement malien pour bloquer les plans des Occidentaux, initiatives qui ont facilité les avancées des Famas, on parle peu du retour des déplacés dans leurs villages d’origines.

Actualité en Afrique :

  • Selon l’indice CPIA, le Rwanda dispose des meilleures politiques et institutions nationales d’Afrique subsaharienne
  • Guinée: le ministre des Finances Lanciné Condé a reçu une délégation de Société Générale Afrique
  • Kenya : l’exécutif lance un programme de subventions des intrants agricoles dans la filière café
  • La centrale hydroélectrique de Rusomo entre le Rwanda, la Tanzanie et le Burundi achevée à 86%

Analyses de la rédaction :

1. RCA: la MINUSCA prise la main dans le sac!

En Centrafrique, la situation chauffe pour les Occidentaux encore présents sur place.

La population centrafricaine se soulève de plus en plus contre la MINUSCA.

Malgré tous les efforts du gouvernement et ses partenaires bilatéraux et multilatéraux pour le retour définitif de la paix en RCA, la MINUSCA de son côté continue de créer des foyers de tension partout dans les provinces pour que la crise centrafricaine perdure afin que son mandat continue. La MINUSCA, accusée à plusieurs reprises par la population civile d’être de connivence avec les groupes armés, oppose un refus systématique, mais également insultant envers le peuple centrafricain. Quelle insolence ! Quel mépris de la part de celle qui était censée venir en aide à une population meurtrie. C’est une véritable prise en otage du peuple centrafricain par la MINUSCA. On est passé de l’assistance en une personne en danger au bourreau même de la victime telle est la figure que présente la MINUSCA actuellement. Cette fois-ci la MINUSCA est prise en flagrant délit et pour la complicité avec les groupes armés. Que diront encore ses responsables ? Quelle sera la position du conseil de sécurité face à cette situation compromettante ? Évidemment rien !

Dans la journée de mercredi 2 février 2022, la population de la ville d’Obo et ses environs ont été surpris de constater que la MINUSCA a ramené trois anciens rebelles de l’UPC dans la ville. Ce qui est étrange et frappant, c’est que ces rebelles ont été à l’origine des massacres, des tueries, des carnages il y a quelque temps à Obo dont les familles des victimes, en deuil, sont encore éprouvées dans cette ville d’Obo. Et ces rebelles ont été arrêtés et mis aux arrêts à la maison carcérale de Ngaragba. La véritable question qui se pose est celle de savoir : comment la MINUSCA a-t-elle fait pour pénétrer Ngaragba et libérer ces rebelles afin de les ramener dans la ville d’Obo ? Que recherche la MINUSCA à travers cet acte ? S’en est trop ! Trop de bavures de cette mission onusienne. Ce qui est sûr, c’est que la MINUSCA prépare un grand coup, et ce pour faire couler le sang et crier après URGENCE et CRISE HUMANITAIRE !!! On connaît la chanson. Mais cette fois-ci le peuple est debout et vigilant, il n'y aura plus ces insultes.

Un des chefs de la ville d’Obo très mécontent demande purement et simplement le retrait immédiat de tous les contingents de la MINUSCA dans cette ville. Ce chef précise ce qui suit : « il est inadmissible que la MINUSCA continue de se comporter de la sorte malgré toutes les crises qui sont faites à son égard depuis son installation jusqu’à ce jour. Le fait que la MINUSCA a ramené ces rebelles dans notre ville sans demander l’avis des autorités locales et administratives prouve à suffisance la complicité de la MINUSCA avec les groupes armés. Qu’est-ce qui prouve que ce sont les autorités judiciaires qui ont libéré ces rebelles ? Et surtout il est important de noter que depuis l’arrestation de ces trois rebelles en 2020 ils n’ont jamais été jugés, mais à base de quoi peuvent-ils être libérés ? En un mot, c’est la MINUSCA qui les a libérés clandestinement pour qu’ils reviennent créer d’autres crises dans notre ville. Nous population d’Obo condamnons cet acte et demandons aux autorités centrafricaines de réclamer le départ de la MINUSCA sur toute l’étendue du territoire Centrafricain. Si aujourd’hui la MINUSCA veut créer de la tension dans notre ville, elle fera la même chose dans d’autres villes. Trop c’est trop la MINUSCA doit partir ».

Reste à savoir, pourquoi c’est la MINUSCA qui transporte toujours les rebelles en difficulté ? A ce moment où nous mettons ce papier sous presse, les ressortissants de la ville d’Obo ainsi que ceux qui vivent dans cette ville en ce moment, sont très mécontents et réclament haut et fort le départ de la MINUSCA. C’est ainsi que les ressortissants de cette ville qui se trouvent à Bangui ont exprimé leur mécontentement au cours d’une réunion où la MINUSCA a tenté d’organiser pour se défendre gauchement. Une réunion terminée en queue de poisson où les ressortissants d’Obo sont restés fermés en demandant aussi le retrait de la MINUSCA. «Trop c’est trop, l’heure est venue pour le retrait de la MINUSCA. Et d’ailleurs, les FACA sont déjà sur place pour accompagner des alliés, ils feront le nécessaire pour assurer notre sécurité », a tonifié un ressortissant.

 

2. Mali: 50.000 civils déplacés retournent dans leurs villages !

Au Mali, une fois la France mise hors-jeu, la situation sécuritaire s’améliore grandement.

Ces derniers temps, nous avons beaucoup parlé de l’avancée spectaculaire des Forces armées maliennes dans le processus de sécurisation du pays. Outre les nombreux terroristes qui ont été tués et les nombreuses initiatives du gouvernement malien pour bloquer les plans des Occidentaux, initiatives qui ont facilité les avancées des Famas, on parle peu du retour des déplacés dans leurs villages d’origines.

Du 28 décembre au 28 janvier, au moins 50 mille réfugiés maliens sur environ 350 000 sont arrivés dans leurs villages d’origine, durant cette période, a annoncé, samedi soir, le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga à la télévision nationale.

Selon lui, ce retour a été possible grâce au changement des stratégies mises en place par le président de la transition et le ministre de la Défense et des anciens combattants.

« Sur 350 000 réfugiés à l’intérieur et à l’extérieur, 50 000 sont, aujourd’hui, retournés dans leurs villages d’origine», a fait savoir Choguel Kokalla Maïga, ajoutant qu’« aujourd’hui, notre armée est dans des conditions exceptionnelles qui lui permettent d’accomplir sa mission régalienne historique, j’allais dire pour sécuriser le peuple malien ».

Choguel Kokalla Maïga a, cependant, déclaré que « l’objectif du Président de la Transition et du gouvernement est que dans quelques mois, nous pacifions l’écrasante majorité de notre territoire national pour pouvoir aller aux élections ».

Il a souligné que « depuis le 28 décembre 2021 jusqu’à ce jour, des résultats spectaculaires contre les groupes terroristes ont été enregistrés par l’armée malienne qui est aujourd’hui à l’offensive et la peur a changé de camp. Des terroristes neutralisés, des bases détruites, des armes et munitions ont été saisies », précisant qu’« aujourd’hui dans toutes les régions du Mali, les citoyens sentent le retour de la paix petit à petit ».

En outre, Choguel Kokalla Maïga s’est exprimé sur les sanctions de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union Économique et Monétaire Ouest – Africaine (Uemoa) contre le Mali, en dénonçant le caractère illégal et illégitime de ces mesures.

Maïga rappelle que « malgré tout, le gouvernement reste ouvert au dialogue. Et si c’est à l’issue des discussions avec nos frères que nous arrivons à un chronogramme, nous allons expliquer au peuple malien pourquoi on a fait telle ou telle concession », en insistant que « la seule chose sur laquelle on ne peut pas faire des concessions, c’est la sécurité des personnes et des biens. Rien ne nous fera reculer sur la recherche de la sécurité des Maliens avant toute chose ».

Le Premier ministre a, cependant, salué la démarche de l’Union africaine à travers le président de la commission qui, selon lui, s’est investie pour renouer le dialogue entre le Mali et la Cédéao, espérant qu’avec l’intervention de l’Union africaine le dialogue sera renoué, tout en rappelant que « le Mali est un état indépendant et souverain, il faut aider le Mali à exercer la plénitude de sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire ».

Des paroles dignes d’un véritable gouvernement qui est réellement à l’écoute de sa population. Un modèle de vraie démocratie que beaucoup de dirigeants occidentaux devraient copier au lieu de tenter de saper, dénigrer ou encore sanctionner. La France et ses alliés sont neutralisés et avec les investissements de Bamako dans l’armée, la situation sécuritaire s’améliore considérablement, et avec tout cela, nous sommes curieux de savoir comment la France et ses alliés occidentaux peuvent-ils expliquer cela ?

 

3. Guinée-Bissau: les zones d’ombre d’un putsch manqué contre Umaro Sissoco Embalo

Dans une région qui semble avoir pris un goût immodéré aux coups d’État militaires depuis deux ans, le putsch raté contre le président Umaro Sissoco Embalo, malgré ses mystères, rajoute aux inquiétudes ambiantes et laisse planer le doute sur un effet domino potentiel.

Le 30 janvier 2022, « heureux » d’assister à l’intronisation du président de l’Union des imams de Guinée-Bissau, Thierno Suleyman Baldé, le président Umaro Sissoco Embalo n’avait sans doute pas à l’esprit que son pouvoir vacillerait dangereusement 48 heures plus tard. Le 28 janvier, en recevant au palais présidentiel les nouveaux membres du gouvernement issus d’un remaniement ministériel, il ignorait également qu’un putsch se mijotait à son insu.

Dans l’après-midi du 1er février, reclus à l’intérieur du palais du gouvernement situé en périphérie de la capitale, Embalo et ses collaborateurs, qui tenaient un Conseil des ministres, ont dû attendre et prier pour que les forces loyales au régime prennent le dessus sur les auteurs d’une tentative de coup d’État afin de pouvoir quitter les lieux et annoncer la fin de la sédition. Le régime a été sauvé après plus de cinq heures de fusillade et des combats sporadiques en quelques endroits de la capitale. C’est le soulagement pour le président.

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a très tôt « condamné » la tentative dans un bref communiqué. Néanmoins, plusieurs questions restent sans réponse, en particulier sur l’identité, la provenance, les motivations et les commanditaires des putschistes. D’autre part subsiste un mystère total sur les circonstances dans lesquelles le président Embalo et ses ministres ont réussi à sortir du palais du gouvernement encerclé par les assaillants. Selon des sources jointes par Sputnik à Bissau au cours des événements du 1er février, les hommes puissamment armés qui ont attaqué l’édifice gouvernemental étaient en partie habillés en civil.

Lors du briefing organisé dans la soirée avec des journalistes, le président Embalo a lié ces événements aux mesures qu’il a prises dans sa lutte contre la corruption et le trafic de drogue. Mais il est resté muet sur les aspects cités plus haut. Cette affaire n’a peut-être pas révélé tous ses secrets éventuels.

« Ce n’est pas seulement une tentative de coup d’État [l’objectif était aussi de] tuer le président de la République et tout le cabinet », a confié le numéro un bissau-guinéen au média en ligne Jeune Afrique.

Si les affirmations évasives du président Embalo sont vraies, le spectre des ennemis qui voudraient l’éliminer est large et serait tapi dans les interstices d’une armée fortement traversée par des considérations ethno-tribalistes. Ainsi, les putschistes pourraient être des fidèles nostalgiques de plusieurs hauts gradés en fonction ou à la retraite, frustrés par les orientations réformistes et les politiques de rupture que tente l’ancien général devenu chef de l’État. Ils pourraient aussi être les bras armés de bandes criminelles aux intérêts menacés. Mais les propos du président Embalo n’aident pas trop à comprendre ce qui s’est passé en réalité.

« La récurrence des coups d’État est inquiétante »
Depuis mardi soir, la « reprise en main de la situation » se poursuit. Diverses sources rapportent à Sputnik que des opérations de ratissage ont été lancées par des éléments de l’État-Major de l’armée bissau-guinéenne pour retrouver – si possible – des mutins ayant participé aux événements du 1er février et pour sécuriser les bâtiments abritant les principales institutions de la capitale. Des patrouilles des Forces de défense et de sécurité sillonnent la ville, sans doute pour rassurer des populations traumatisées par la récurrence des putschs depuis l’indépendance du pays en 1975.

Même si la stabilisation institutionnelle a fait de grands pas grâce aux progrès de la démocratisation de la vie politique, la Guinée-Bissau reste fragile et n’a pas encore perdu sa réputation de narco-État. Le pronunciamiento manqué du 1er février, mis en parallèle avec le basculement sous régence militaire de la Guinée-Conakry, du Mali et du Burkina Faso en moins de deux ans, pourrait préfigurer d’un effet domino dans la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

« La perspective d’un effet domino? Ce n’est pas à exclure du tout. Mais ces coups d’État successifs qu’on ignore où ils vont s’arrêter traduisent fondamentalement la faillite du développement dans nos pays. Ils traduisent surtout l’échec de ce que l’on appelle la démocratie représentative copiée sur les pays occidentaux. Je pense que ces coups traduisent également, au fond, une certaine aspiration à la souveraineté contre la domination étrangère, notamment la tutelle française », analyse l’économiste et chercheur sénégalais Demba Moussa Dembélé, président de l’Africaine de Recherche et de Coopération pour l’appui au développement endogène (ARCADE), interrogé par Sputnik.

Ancien général de l’armée nationale, Umaro Sissoco Embalo est arrivé au pouvoir en janvier 2020 après une présidentielle contestée à travers plusieurs péripéties devant les instances judiciaires et électorales. Ce n’est qu’en avril 2020 que la CEDEAO l’a reconnu comme président élu, mettant fin au bras de fer engagé par l’opposant Domingos Simoes Pereira arrivé deuxième à l’élection de janvier 2019. Avec les crises malienne, guinéenne et burkinabè, le putsch raté de Bissau ne rend que plus aiguë la question démocratique en Afrique de l’Ouest, ainsi que son avenir.

« À mon avis, nos pays sont dans une période de transition un peu complexe. D’un côté, ces troubles illustrent l’échec des politiques de développement. L’effondrement de la plupart des États et le drame de l’émigration en sont des illustrations. De l’autre côté, les peuples aspirent à un meilleur avenir, mais il y a encore confusion sur ce que doit être cet avenir. Cela est lié à l’absence de partis politiques suffisamment forts et capables de porter un projet de rupture avec la situation actuelle », analyse Demba Moussa Dembélé.

La récurrence des coups d’État inquiète en zone ouest-africaine. « Dans un avenir prévisible, je ne vois pas de solutions pouvant ramener la stabilité dans la région », souligne le président de l’Arcade. « Les élections organisées dans les conditions que nous connaissons ne peuvent apporter que des répits temporaires. C’est pourquoi il faut de réelles alternatives et non des alternances qui, parfois, sont pires que ce qu’il y avait avant. Donc, nos pays traversent des périodes dont l’issue est difficile à prévoir ».

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV