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Zoom Afrique du 19 janvier 2022

Zoom Afrique du 19 janvier 2022

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Pourquoi les Famas se dévoilent-ils maintenant ?

Actualité en Afrique :

  • Cameroun : le lancement effectif du projet d’électrification de 687 villages annoncé en 2022
  • Côte d’Ivoire: le marché bancaire a crû de 15% en 2021, avec un total bilan atteignant 29 milliards $ (Coulibaly)
  • Sénégal : le pont à péage de Foundiougne devient opérationnel
  • Le Kenya et la Hongrie signent 4 accords bilatéraux dans les domaines de la santé, l’éducation, l’eau et la diplomatie

Analyses de la rédaction :

1. Corne de l'Afrique: les USA reculent !

La Corne de l’Afrique est entrain de bouger sérieusement. Les entités étrangères comme Washington est en net recul malgré ses efforts pour continuer à garder une main dans la région. Son échec dans la déstabilisation de l’Éthiopie et de l’Érythrée, le force maintenant à remettre en pièce le Soudan.

Mais en attendant, la Corne de l’Afrique continue son bonhomme de chemin.

Après Djibouti et même la Guinée équatoriale, la Chine projetterait de déployer également une base militaire en Érythrée ?

Cette semaine, le président érythréen a reçu en audience le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, à qui il a exprimé ses félicitations pour le centenaire du Parti communiste chinois (PCC), « démontrant la forte vitalité du système socialiste », et de la Chine, un pays dont il a témoin « du développement et de la croissance », des réalisations, de son développement économique, des contributions « à la cause du progrès humain en s’engageant à rejeter l’hégémonisme et à bâtir un ordre mondial caractérisé par la justice et l’équité ».

Pékin soutiendra Asmara dans la sauvegarde de sa souveraineté, de son indépendance et de sa dignité nationale, dans l’opposition aux ingérences extérieures et aux sanctions unilatérales, et dans l’exploration d’une voie de développement adaptée à ses conditions nationales et soutenue par son peuple.

Il a ajouté que la Chine était prête à travailler avec l’Érythrée pour faire de l’amitié entre les deux pays une force motrice de la coopération économique, transformer les riches ressources naturelles de l’Érythrée en un avantage en matière de développement et l'aider à renforcer sa capacité autonome de développement et à accélérer son processus d’industrialisation.

Les deux parties ont également échangé des points de vue sur la situation dans la Corne de l’Afrique. Pour le président érythréen, « la clé du règlement des conflits en Afrique est de veiller à ce que les pays de la région puissent conserver leur indépendance, leur unité et leur coopération et qu’ils puissent s’engager conjointement en faveur de la stabilité et du développement économique, créant ainsi des conditions favorables à la paix et au développement régionaux ». Il a réfuté la soi-disant rhétorique du « piège chinois de la dette », soulignant que la Chine ne s’est jamais immiscée dans les affaires intérieures des autres pays et est un véritable partenaire indispensable au développement de l’Afrique. Il s’attend à ce que la Chine joue un rôle plus important dans le processus de paix et de développement de l’Afrique. Wang Yi a dénoncé que certains grands pays en dehors de la région ont utilisé la Corne de l’Afrique comme une arène pour des jeux géopolitiques, provoquant des turbulences et des conflits fréquents, compromettant gravement la paix et la stabilité régionales et ralentissant le développement et la revitalisation régionaux.

Le message est assez clair, la Corne de l’Afrique est sous le viseur de Washington et aucun pays de cette région de l’Afrique n’est prêt à courber l’échine devant les États-Unis.

D’ailleurs, Washington accumule les échecs, et opte pour un changement de stratégie.

Depuis son arrivée au pouvoir, le président américain, Joe Biden, tente de renforcer l’intérêt des USA dans la Corne de l’Afrique. Depuis 2021, Washington a déjà nommé deux envoyés spéciaux pour la région.

La secrétaire d’Etat adjointe aux Affaires africaines, Molly Phee et le nouvel envoyé spécial des Etats-Unis dans la Corne de l’Afrique, David Satterfield, ont entamé ce lundi 17 janvier 2022, une tournée dans trois pays, dont deux situés en Afrique, l’Éthiopie et le Soudan. L’information a été rendue publique par un communiqué de presse publié par le département américain le vendredi 14 janvier.

Cette visite de quatre jours servira, selon le communiqué, à mobiliser du soutien en faveur de la mission des Nations unies au Soudan. Il intervient surtout dans un contexte difficile dans les deux pays marqués par une grande instabilité politico-sécuritaire. À Khartoum, la capitale soudanaise, les deux officiels rencontreront à cet effet « des militants pro-démocratie », des organisations de femmes et de jeunes, la société civile, l’armée et la classe politique afin d’accentuer les pressions pour faire plier le Soudan.

Alors qu’il représentait la partie civile au pouvoir, la démission, le 2 janvier dernier, du Premier ministre, Abdalla Hamdock, a donné l’entièreté du pouvoir aux militaires, quelques semaines après sa détention en résidence surveillée, ce que voulait absolument éviter Washington. Le nouveau pouvoir militaire, rejeté par une partie de la population entrainer dans une pseudo révolution de couleur, s’est inscrit dans une logique de répression des manifestations dans le pays, déclenchant ainsi l’ire de la communauté internationale. Pourtant, une répression bien pire que celle au Soudan est observée dans les pays européens, notamment en France, et pourtant, cela n’a pas provoqué l’ire de la Communauté internationale.

La visite en Éthiopie quant à elle, intervient une semaine après que le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, et le président américain ont eu des échanges téléphoniques sur la situation dans le pays. Pour rappel, le gouvernement fédéral a combattu les rebelles du TPLF, qui planifiaient une déstabilisation complète du pays, de plus, il s’est avéré que les rebelles recevaient l’appui de Washington et de l’ONU.

À Addis-Abeba, Molly Phee, Secrétaire d’État assistante aux Affaires africaines, tente encore une fois d’obtenir la libération des prisonniers politiques dont des rebelles du TPLF, le rétablissement de l’accès humanitaire afin de réapprovisionner en arme et en vivre les rebelles. Les autorités d’Ethiopie ont d’ailleurs initié un dialogue national de réconciliation, et libéré les principales figures de l’opposition qui étaient encore en prison, mais ce n’était pas une demande venant de Washington, c’était une initiative entièrement éthiopienne.

Les États-Unis œuvrent pour reprendre le contrôle qu’ils perdent dans la Corne de l’Afrique, mais l’arrivée des Russes, des Chinois et des Iraniens et la volonté des pays de la région de la Corne de rester soudé et de préserver leur souveraineté respective continue de mettre en échec la vieille politique hégémonique et néocolonialiste des États-Unis.

 

2. Mali/militaire: les coopérations militaires apportent leurs fruits !

Dans le Zoom Afrique d’hier, nous avons brièvement évoqué les avancées spectaculaires de l’armée malienne dans la sécurisation du pays.

Alors que les médias mainstream tentent toujours de se focaliser sur les élections qui doivent, impérativement, s’organiser le plutôt possible pour rester dans le cadre de la fameuse démocratie à l’occidentale, ils omettent de montrer le travail qu’est entrain d’abattre le pouvoir en place et l’armée malienne dans la lutte contre le terrorisme.

La grande manifestation de ce 14 janvier devrait mettre la puce à l’oreille au monde entier et savoir que les médias mainstream mentent ouvertement lorsqu’ils tentent de faire passer le gouvernement malien pour de simples militaires qui ne veulent pas se passer du pouvoir.

Bref, ne nous attardons pas sur ces médias mensonges dont le vrai visage est dévoilé au grand jour.

Les avancées de l’armée malienne sont impressionnantes. Les militaires ont pu apporter des résultats positifs en si peu de temps que c’est une honte pour les médias mainstream de mettre ce genre d’info aux yeux de tous.

Le numéro deux de la Katiba Macina, Ousmane Sidibé dit « Bobala », a été tué par l’armée malienne lors d’une offensive effectuée le 12 janvier dans le centre du pays, ont annoncé dimanche les Forces armées maliennes (FAMa) sur leur site officiel.

« Les FAMa, dans leurs offensives contre les groupes armés terroristes (GAT), ont procédé le 12 janvier 2022 à des frappes aériennes dans les zones de Sama, Sosso et Logori dans le cercle de Bankass (centre du pays) ayant fait plusieurs morts, dont le numéro deux de la Katiba Macina, Ousmane Sidibé dit Bobala », précise le site.

Dans le cadre ses manœuvres offensives, l’opération « KELETIGUI » a également procédé samedi à la destruction de deux bases logistiques terroristes dans la localité d’Alatona, toujours dans le centre du pays.

Ces frappes aériennes interviennent, dans un premier temps, après les sanctions imposées par la Cedeao et la réponse de Bamako en optant pour le principe de réciprocité. Mais il y a plusieurs points évidemment qui interviennent dans le renforcement de l’armée malienne. La récupération de la souveraineté du ciel malien, l’éloignement et le blocage des opérations de la Minusma et de Barkhane et aussi le rapprochement avec d’autres puissances tel que l’Algérie, la Russie et aussi l’Iran.

Le fait est que les frappes aériennes de l’armée malienne et l’avancement des Fama montrent effectivement la vraie capacité des soldats maliens, mais cela montrent que l’ancien réseau de renseignement français a enfin été démantelé et qu’un nouveau réseau s’est installé, évidemment beaucoup plus fiable et bénéfique pour le Mali.

Et cela ne passe toujours pas au travers de la gorge de l’Élysée.

Un autre fait apparaît donc, c’est celui des 4 soldats de Barkhane blessés dans l’explosion d’un engin explosif improvisé au nord du Burkina Faso. Dans un communiqué, l’armée française a annoncé que « quatre militaires français ont été blessés, dont un grièvement, après qu’un engin explosif improvisé (EEI) a touché leur véhicule au Burkina Faso alors qu’il sortait de l’aéroport de Ouahigouya ». Selon le communiqué, les victimes ont été transportées d’urgence vers Gao au Mali pour y être soignées.

Et l’explosion n’est pas encore revendiquée. Est-ce un falseflag ? Pourquoi Barkhane patrouille dans cette zone ? tenterait-il de remettre en place un scénario comme les États-Unis l’ont fait au Niger avec l’embuscade de Tongo Tongo ?

Ou comme le disent certains médias, la France chercherait-elle à transformer le conflit avec le Mali en une guerre contre le Sahel ? C’est ce qui était sous-entendu dans les propos du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, lorsqu’il a déclaré que « la situation au Mali et au Sahel est une affaire africaine et européenne, ce n’est plus une affaire franco-malienne » ?

La France voit qu’elle ne fait pas le poids. Même en forçant la Cedeao à mettre la pression maximale sur le Mali, peut-être en échange de quelque miette que Paris jettera en Afrique de l’Ouest, le Mali dans son entièreté ne cède pas ! Au contraire, le Mali avance. Et plus personne ne peut l’arrêter. D’ailleurs dans l’article suivant, nous verrons ensemble que la Cedeao s’est bel et bien fissurée, et que ceux qui regardaient le Mali de haut, courent maintenant après lui.

 

3. Mali: la Cedeao recule face à Bamako?

Après l’erreur fatale de la Cedeao qui a préféré opter pour un régime de sanction à l’occidental plutôt qu’à une décision africaine, il est clair que les regrets s’affichent de plus en plus, surtout après la manifestation historique du peuple malien du 14 janvier, qui pour rappel s’est comptée en millions de Maliens dans les rues.

La Cedeao transpire et se rend compte qu’évidemment, le Mali sort gagnant en récupérant sa souveraineté et que ce sont les autres pays voisins et autres entités qui paient les conséquences de ce régime de sanctions.

Tout d’abord, il est clair maintenant que la France est tellement en panique face au Mali qu’elle n’a pas hésité un seul instant à se mettre à nue devant tout le monde. L’attitude flagrante de l’Élysée se montrant derrière la Cedeao apparaît dans tous les médias du continent africain. De plus, sa tentative ratée de rallié le Conseil de sécurité de l’ONU la mise dans une position d’humiliation sans précédent suite au véto de la Russie et de la Chine.

Bamako s’est rendu en Guinée et en Mauritanie pour pouvoir en un sens, contourner les sanctions qui touchent le peuple malien. Visiblement, la Guinée a accepté de rester solidaire au Mali et la Mauritanie est encore sous la pression.

Le Sénégal est déjà entrain de se taper sur la tête contre le mur en voyant les effets des sanctions contre le Mali.

Alors que des manifestations ont eu lieu, vendredi 14 janvier, au Mali, pour protester contre les sanctions de la Cédéao, la communauté malienne, établie au Sénégal, s’est également mobilisée à Dakar, autour des opérateurs économiques qui dénoncent les restrictions sur les échanges commerciaux entre les deux voisins.

Selon certains experts, « le Mali est un pays enclavé qui trouve un débouché maritime vers les autres pays. Le port de Dakar vit, à plus de 50 %, des produits qui doivent aller vers le Mali. La fermeture des frontières impactera donc Dakar. Il en va de même pour la Côte d’Ivoire, qui vit du bétail malien. Si la situation perdure, le kilo de viande risque d’augmenter en Côte d’Ivoire ».

Alors que se passe-t-il réellement ? qu’a fait la Cedeao ?

Le Bénin, qui est l’un des 4 pays membres de la CEDEAO au sein du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine a brillé par son absence lors de la dernière réunion de l’organisation continentale. La réunion visait à trancher sur le soutien ou non de l’Union Africaine aux sanctions imposées par la CEDEAO au Mali.

Dans son communiqué final publié dans la nuit du dimanche 9 janvier au terme de son sommet sur la situation qui prévaut au Mali, la CEDEAO a entériné de nombreuses et lourdes sanctions économiques et diplomatiques contre le Mali. Dans sa logique de resserrer l’étau contre les autorités maliennes, la CEDEAO a invité l’ONU et l’Union Africaine à appuyer ses sanctions. Bref, certains médias parlent même que la Cedeao pense à changer de fusil d’épaule et d’adopter un autre comportement face au Mali.

On a l’impression que la France qui est en panique fait n’importe quoi et est prête à détruire tous les pays de l’Afrique de l’Ouest s’il le faut, mais à absolument gagner la bataille déjà perdue contre le Mali.

Le soulèvement populaire qui a eu lieu au Mali ce 14 janvier et surtout celle prévue pour le 22 janvier, et les opportunités du Mali de contourner les sanctions, installe un sacré malaise au sein des instances internationales et surtout au sein de l’Élysée.

Ce qui fait peur aux Occidentaux en premier sur le continent africain, c’est l’effet domino qui s’installe assez rapidement. En voyant le Mali qui se libère de ses chaînes, la Centrafrique également, l’Éthiopie qui tient tête aux Américains, et surtout les alliances intra-africaines qui se mettent en place et les soulèvements multiples des populations contre l’impérialisme. Avec ça, il est clair que les Occidentaux sont sévèrement entrain de trembler et qu’ils sont entrain de prendre des décisions irréfléchies et qui empirent leur situation. D’un autre côté, le peuple malien est enfin écouté, et c’est ce qui importe aujourd’hui. Et la libération du Mali entrainera la libération de l’Afrique. Ce n’est qu’une question de temps.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV