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Zoom Afrique du 29 novembre 2021

Le Mali et la Russie renforcent leurs liens de défense©Al-Manar

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Après que la France a commencé à lancer des frappes aériennes sur diverses régions de cet État africain sans le consentement des autorités maliennes, à la suite desquelles des civils ont été tués, on a appris que le Mali avait décidé d'acheter un lot de MiG-35 russes de génération 4+ combattants légers.

Actualité en Afrique :

  • Sommet Chine-Afrique : le Sénégal souhaite un soutien de Pékin au Sahel
  • Burkina Faso : la BOAD alloue 27,3 millions $ pour financer les travaux de construction de l’aéroport de Ouagadougou-Donsin
  • La Guinée-Bissau rejoint l'Initiative "la Ceinture et la Route"
  • Côte d’Ivoire : l’avènement du Tribunal militaire et les procès subséquents constituent des avancées marquantes

Analyses de la rédaction :

1. Mali:  la France paie cher sa politique néocolonialiste

Le Mali a décidé de réprimer les actions illégales de l'armée de l'air française.

Après que la France a commencé à lancer des frappes aériennes sur diverses régions de cet État africain sans le consentement des autorités maliennes, à la suite desquelles des civils ont été tués, on a appris que le Mali avait décidé d'acheter un lot de MiG-35 russes de génération 4+ combattants légers. Ces avions, vraisemblablement, pourront être utilisés contre les drones français et les avions de combat qui bombardent illégalement le territoire du Mali. De plus, ces avions de combat devraient apporter un soutien important aux troupes de l'État africain dans la lutte contre les terroristes qui sont également soutenus par l’Occident.

À l'heure actuelle, on sait que le Mali est devenu le premier pays au monde à avoir décidé d'acheter des chasseurs russes MiG-35. Ces avions de combat légers, à un coût relativement bas, donnent une longueur d'avance importante à l’aviation française qui opère illégalement sur le territoire d'un État africain.

« Après avoir reçu 4 hélicoptères Mi-171 de Russie, le Mali passe une nouvelle commande - trois chasseurs, génération 4+ Mikoyan-Gurevich MiG-35. Poids de l'avion à vide - 11 tonnes, charge maximale -24 tonnes 500 kg. Sa capacité de combat est de 13 tonnes de 500 kg d'armes. Sa vitesse maximale est de 2500 km/h. La plage de fonctionnement est de 3000 km. Le Mali deviendra le quatrième pays d'Afrique à posséder un tel chasseur. On peut dire que la flotte aérienne du Mali se modernise. " - a déclaré une source militaire au Mali.

Il convient de noter que le fait de l'acquisition d'avions militaires russes inquiète très sérieusement la France, puisque maintenant le Mali a le droit légal d'attaquer n'importe quelle cible dans son espace aérien. De plus, compte tenu du fait qu'auparavant Bamako voulait inviter un groupe de 1000 paramilitaires russes dans le pays. Mais ce n’est pas tout, la coopération entre le Mali et l’Iran s’intensifie également. Outre une coopération militaire, la signature d'un protocole de coopération entre l'Organisation iranienne du Génie minier et la Chambre des mines du Mali, la coopération minière de l’Iran avec ce pays d'Afrique de l'Ouest va aussi se développer.

La France a tout essayé pour faire plier le Mali et le pousser à aller dans le sens de la politique occidentale, mais en vain.

Le sentiment anti-Élysée est bien trop fort dans le Sahel, et les évènements de ces derniers jours concernant le convoi militaire bloqué par la population et les tirs des soldats français contre les manifestants ont bien montré la politique de la France concernant l’Afrique.

La France ou les États-Unis peuvent bien essayer de critiquer la Russie ou la Chine en Afrique, mais les Africains savent pertinemment que leur problème principal c’est bien la France et personne d’autre.

Paris est sur la sellette en Afrique, même si son allié Washington tente de récupérer les commandes, la population africaine n’est décidément par prête à fournir les efforts nécessaires pour chasser la France pour que les États-Unis ou les autres pays européens viennent prendre sa place.

La situation est telle, que les Africains ne veulent plus laisser passer quoi que ce soit. L’heure est à la révolte, et la seule chose qui pourrait l’apaiser c’est bien le départ définitif des troupes d’occupation étrangère, des ambassades considérées comme des comptoirs coloniaux et des multinationales.

Le temps où les militaires occidentaux se croyaient en terrain conquis est révolu.

 

2. Niger : la France tue les civils et cela ne dérange personne ?

Au Niger, même scénario qu’au Burkina Faso ou partout ailleurs en Afrique francophone, la France pille, réprime et tue les populations africaines en toute impunité, comme si c’était normal.

L’affaire des manifestants burkinabés qui ont été blessés par balle reste assez troublant n’est-il vraiment pas important pour que l’ONU ou la Communauté internationale, qui monte généralement sur ses grands chevaux à la moindre égratignure sur les civils, en brandissant le drapeau des défenseurs des droits de l’Homme et bien sûr de la démocratie, se penche dessus ?

Le fameux convoi militaire français ne s’est jamais senti aussi secoué de toute sa vie. Démarrant de la Côte d’Ivoire, pour se rendre visiblement à Gao au Mali, en passant par le Burkina Faso puis par le Niger, pour se rendre au Mali, qui soit dit en passant, on n’arrête pas de nous bassiner avec un retrait des troupes militaires d’occupation du Mali, mais un nouveau convoi militaire se rend tout de même au Mali. Nous n'allons pas nous attarder sur ce point, car tout le monde le sait, le déploiement de ces bases militaires et leur présence massive ne sert de toute façon pas les intérêts des pays africains, mais bien au contraire, s’ils sont là, c’est bien pour tuer le peuple africain. D’ailleurs, c’est pour cela qu’on assiste à un soulèvement massif dans les pays du Sahel. Lorsque le peuple se soulève et barre la route au convoi militaire français en l’empêchant de passer et en le poussant même à utiliser les balles réelles pour passer, cela ne peut pas être l’œuvre d’une tentative de manipulation des pays du bloc de l’Est à travers les réseaux sociaux.

La France s’est mise toute seule dans ce pétrin ainsi que ses alliés

La population sahélienne n’est plus décidée à rebrousser chemin, elle va avancer jusqu’à ce qu’elle obtienne le départ imminent des troupes d’occupation étrangères de son continent.

Les Africains savent que ce qui leur vient de l’Occident est un poison, que ce soit les vaccins, les initiatives sociales, les ONG, les sommets Françafrique, etc.
Ce soulèvement est donc légitime et entre dans le droit des peuples africains, qui consiste à défendre la souveraineté de leur territoire.

Ce fameux convoi militaire français d’une centaine de véhicules a donc de nouveau été bloqué par des manifestants dans la ville de Téra, dans l’ouest du Niger, selon des informations de l’État-Major.

Les soldats français ont effectué des tirs de sommation et même scénario qu’au Burkina Faso, des Nigériens ont bizarrement été blessés et même tués.

« Le convoi s’est arrêté hier soir à Téra. Ce matin, quand ils ont voulu reprendre leur progression vers Niamey [à 200 km de là], ils ont été arrêtés par un millier de manifestants et un groupe violent parmi eux a tenté de s’emparer des camions », a détaillé le porte-parole de l’État-Major français, le colonel Pascal Ianni, auprès de l’agence de presse.

« Les forces de sécurité nigérianes étaient sur place et ont réussi à maintenir les manifestants à distance du convoi avec des gaz lacrymogènes », a-t-il expliqué. Mais après un moment de calme, « vers 10h30, la tension est remontée chez le millier de manifestants ».

Mais sans plus d’explication, les Burkinabés et les Nigériens se font tirer dessus et ça passe l’air de rien. Aucune réaction de la part de la Communauté internationale, aucune enquête n’est prévue, bref, visiblement, concernant l’Afrique, cela ne pose de problème à personne. Au Burkina Faso, les médias mainstream ont simplement prétendu que des manifestants ont été blessés dans des circonstances inconnues. Si cela ne pose aucun problème en Occident, cela ne passe pas en Afrique et le soulèvement ne fait que s’empirer.

Les médias occidentaux n’arrêtent pas de dénigrer l’Afrique et de relayer de fausses informations, les politiques également. Si l’Occident en vient à ce genre de pratique, c’est par panique. Sans l'Afrique, l'Occident n’est rien, et c’est un point essentiel à ne pas oublier.

 

3. Quand le succès de la Chine en Afrique dérange Paris et Washington

Retardée par la chute de Kaboul, la tournée africaine (Nigeria, Sénégal et Kenya) du secrétaire d’État américain aux affaires étrangères Antony Blinken a enfin eu lieu, parsemée de petites piques envers le géant chinois et de déclarations d’intentions. Alors que Pékin envisage des concertations concrètes sino-africaines à Dakar, Washington promeut un sommet virtuel sur les démocraties et Paris s’émeut, via son ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, appelant à la création d’un « new deal » avec l’Afrique pour lequel il n’y a ni schéma ni chiffres. « Nos concurrents n’ont ni tabous, ni limites » a affirmé Jean-Yves Le Drian, en désignant la Chine et la Russie, taxées de partenaires « prédateurs ».

Une manière, vieille, pour l’Occident d’enrober ses intérêts stratégiques (sécuriser ses sources d’énergie et s’assurer l’accès aux minerais et terres rares) derrière les belles intentions civilisatrices et démocratisantes et son messianisme droit-de-l'hommisme.

En face, la Chine, destinataire du cinquième des exportations mondiales de matières premières, avance démasquée, le chéquier à la main. Lors du septième forum sino-africain en 2018, le président Xi Jinping avait promis 60 milliards de dollars à l’Afrique dont une ligne de crédit de 20 milliards de dollars, un fonds de 15 milliards de dollars de financement des importations africaines, 15 milliards de dollars d’aide gratuite et de prêts sans intérêts, assortis d’un engagement à annuler la dette des pays les plus pauvres, des pays insulaires et enclavés. Pendant ce temps, le locataire de la Maison Blanche traitait l’Afrique de « pays de merde » et tentait, entre autres, de mettre le Rwanda au pas pour avoir envisagé d’interdire les friperies américaines dans le cadre de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA), une loi Bill Clinton lancée en 2000 et à l’efficacité discutable.

Alors que les grandes institutions financières occidentales réduisent la voilure sur l’Afrique (Barclays, BNP Paribas), les Chinois continuent de planter leur fanion en prévision de la Route de la Soie. Les entreprises de l’Empire du Milieu dominent le secteur des infrastructures où elles sont concurrencées non pas par leurs homologues d’Europe et d’Amérique, mais par les groupes turcs et brésiliens. Mais si l’Occident a perdu le match sur le terrain des infrastructures et du financement, il peut toujours le gagner sur le tapis vert à travers un arbitre comme le FMI, épouvanté par l’augmentation de l’endettement des pays africains vis-à-vis de Pékin. Le Ghana a eu à s’en expliquer. Le Congo et le Mozambique aussi. Le Djibouti beaucoup plus, lui qui a vu sa dette envers le pays de Confucius passer de 50 à 85% du PIB en deux ans.

Selon le cabinet américain China Africa Research Initiative (Cari), basé à Washington, la Chine a prêté à l’Afrique un total de 125 milliards de dollars entre 2000 et 2016. C’est plus que ce que toutes les initiatives de la Banque mondiale, du FMI et du G20 promettent à l’Afrique à longueur des forums et des initiatives. En fait, le continent africain a affaire à deux concurrents : d’abord un partenaire pragmatique, qui a une surface financière intéressante et qui ne s’embarrasse pas de principes. Puis, en face, un ancien partenaire donneur de leçons et gardien des normes financières et commerciales mondiales (qui peuvent toujours être brandies) qui prétend voler au secours de l’Afrique. Sans opter forcément pour l’un ou l’autre, à concurrence de la sauvegarde de ses intérêts, l’Afrique doit poursuivre son travail d’intégration, sa logique horizontale qui lui permettra, à travers la Zone de Libre-Échange continental (ZLECA), de parler d’une seule voix face aux logiques verticales de ses partenaires qui veulent la cantonner dans son rôle de réservoir de réserves pétrolières et minières et, tout au plus, d’enjeu géopolitique à l’heure où les carottes semblent cuites sur la mer de Chine. Les réactions des officiels africains sont en tout cas explicites.

La Chine offre « une grande opportunité » pour un pays ayant besoin d’infrastructures, a dit le ministre nigérian des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama, en échos aux déclarations du secrétaire d’État américain aux Affaires étrangères. Et d’enfoncer le clou : « Nous serions allés avec n’importe qui d’autre fournissant quelque chose à un taux compétitif pour nous ». Une déclaration à rattacher à celle du président rwandais Paul Kagame lors de la World Policy Conférence au Maroc en octobre 2019 : « L’Afrique n’est le prix à gagner ou à perdre pour personne. Pas du tout (…). Il est de notre responsabilité, en tant qu’Africains, de prendre en charge nos propres intérêts et de développer notre continent à son plein potentiel. En réalité, cela a toujours été la question principale. Nous avons attendu beaucoup trop longtemps, en fait pendant des siècles ».

Limités dans leurs capacités d’endettement et ne pouvant plus donner de garanties souveraines aux bailleurs occidentaux (intransigeants sur cette question), les pays africains se tournent de plus en plus vers les BRICS. Et ce ne sont pas les cris d’orfraie à propos du « piège de la dette » qui les retiendront vu que, pour le moment, les principaux « pièges » semblent être les contrats signés avec certaines multinationales du Nord à travers les zones exclusives de règlement des différends que sont les tribunaux londoniens ou américains. Le cas du dossier du « Tchad face à Glencore » est suffisamment illustrateur de la théorie du « piège de la dette », théorie nourrie par la mauvaise gouvernance de nos États combinée à l’appétit vorace et sans pitié des partenaires.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV