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Comment procèdera Riyad après sa défaite à Maarib?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane. (Photo d'archives)

En désarroi, l’Arabie saoudite et ses alliés s’apprêtent au moment où Maarib tombera définitivement entre les mains d’Ansarallah.

La libération du triangle d’or yéménite – Maarib, al-Jawf et Chabwa – équivaudra la victoire définitive des Yéménites face à la coalition d’agression saoudienne, soutenue par les États-Unis. Mais quel est le facteur le plus important contribuant dans les succès des Yéménites ?

Selon les sociologues occidentaux, la société yéménite semblait avoir peu de chance pour accueillir un « printemps arabe » - les évolutions qui se sont passées entre 2011 et 2019 dans plusieurs pays arabes dont la Tunisie et le Soudan -, mais au contraire la révolution au Yémen a eu plus de succès que dans d’autres pays.

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Presque 200 tribus, ayant différentes branches, vivent au Yémen. Parmi ces tribus, 168 se sont implantées dans le nord, une région actuellement contrôlée par le parti d’al-Islah, affilié à l’Arabie saoudite et les États-Unis.

Les révolutionnaires yéménites ont lancé leur combat, pour la première fois en 1992 à Saada, sous le leadership de Badr al-Din al-Houthi, afin de lutter contre la corruption, l’injustice et la pauvreté.

En 2003, où les États-Unis ont envahi l’Irak, le despotisme au Yémen nourri par les États-Unis et l’Arabie saoudite, a battu son paroxysme.

Depuis 1990, l’année de fusion entre le Nord et le Sud, le Yémen est devenu le théâtre de crises et de conflits intérieurs : la révolte des séparatistes du Sud, les agissements d’Al-Qaïda et les affrontements opposant les révolutionnaires aux forces du gouvernement à Saada.

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L’implication de l’Arabie saoudite dans les affrontements qui ont eu lieu entre 2005 et 2009 au Yémen est difficile à nier vu que Riyad a choisi de financer la répression des forces révolutionnaires.

À l’époque, Saada ne fut pas entièrement soudée, ce qui a permis à l’Arabie saoudite de semer la zizanie entre les forces révolutionnaires, notamment entre les membres de la tribu al-Wadaï. Un grand nombre de forces révolutionnaires ont été donc tuées.

Suite aux développements qui se sont produits en 2011 dans beaucoup de pays arabes et peu après l’implosion du Yémen, les révolutionnaires, dont le siège fut à Saada, se sont fait distinguer des autres courants politiques ; alors que les forces politiques yéménites se souciaient des postes et des intérêts qu’elles pouvaient s’attribuer, les révolutionnaires de Saada ne lésinaient sur rien pour lutter contre les politiques despotiques du gouvernement au pouvoir, sauver le Yémen de la tutelle de l’Arabie saoudite et offrir à leur pays la liberté et l’indépendance.

Suivant le modèle des mouvements de libération nationaux qui existaient tout au long de l’Histoire du Yémen, les révolutionnaires de Saada ont allumé la mèche d’un mégaprojet de changement avec pour objectif la mise en place d’un système fondé sur l’indépendance et la liberté.

Ils ont donc donné lieu à une force, composée des combattants populaires et militaires venant des différentes tribus. C’est ainsi qu’est née une campagne générale, avec pour but de neutraliser le danger du démembrement du Yémen.

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À l’échelle internationale, la révolution yéménite représente une lutte intégrée contre le despotisme et au niveau régional, elle incarne une solidarité remarquable entre les nations de la région.

La volonté de fer du peuple yéménite n’a non seulement été brisée pendant les années d’une guerre dévastatrice que l’Arabie saoudite lui a imposé, mais en plus elle s’est renforcée dans le sens de la libération entière du pays.

Alors que la nation yéménite se prépare à la reconstruction de son pays, la coalition d’agression saoudienne, soutenue par les États-Unis, se demande ce qu’elle devra faire après la libération de Maarib par Ansarallah et comment établir de nouvelles liaisons entre ses mercenaires qui opèrent dans différentes parties du Yémen.

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Bien que la coalition d’agression saoudienne tente de faire croire qu’elle n’a pas perdu la bataille de Maarib, les récents agissements de Riyad et d’Abou Dhabi prouvent que ces derniers sont convaincus que Maarib est déjà sous le contrôle des forces de Sanaa.

Puisque la majeure partie des réserves pétrolières du Yémen se trouvent entre Chabwa et Maarib, l’échec de l’Arabie saoudite dans la bataille de Maarib équivaudra une véritable frustration pour ce pays qui a beaucoup dépensé pour remporter la guerre.

Pas étonnant si l’Arabie saoudite décide de réorganiser ses cartes, voire ses coalitions. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV