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Israël: "Ben Zayed et Ben Salmane ont trahi notre alliance"

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Il est temps pour l'administration Biden d'élaborer un plan B. (Photo d'illustration)

Sur fond d'informations colportées par Wall Street Journal qui dit avoir eu vent d'un projet de construction d'une "base militaire chinoise secrètes " en plein golfe Persique, non pas en Iran comme semblait vouloir faire croire la masse de spéculations qui ont suivi la médiatisation du pacte de 25 ans signé entre Téhéran et Pékin, mais bel et bien aux Emirats, projet que le clan Biden aurait fait arrêter à la fois en menaçant  Abou Dhabi qui aurait dit ne pas être au courant,  mais aussi la Chine elle-même à qui  "l'US Navy aurait promis des ripostes en cas de clash Chine/Philippines, des évolutions continuent de prendre un tournant fou en mer Rouge. Cette mer Rouge où l'Amérique et Israël voient émerger, incrédules, sous leur nez, un deuxième Etat acquis à la cause de la Résistance, ce Yémen dont les tribus de Maarib se bousculent désormais au portillon pour aller prêter allégeance à Sanaa.  S'il est vrai que cette information sur une "tentative chinoise" de vouloir se doter d'une "base militaire navale secrète" dans le port d'Al Khalifa aux Emirats via une entreprise de navigation chinoise Cosco parait peu convaincante tant est grande la rivalité Chine/Emirats en termes de l'extension de la présence portuaire à travers le monde, il est aussi vrai qu'une pareille information en cache reflète une autre inquiétude, celle-ci parfaitement véridique qui n'est pas sans liens avec la Chine et sa présence dans la zone de la Résistance.

En effet, depuis le retrait des Emirats arabes unis de Hudaydeh, le second port de taille et d'importance yéménite le vendredi 21 novembre, un retrait visiblement prémédité et intervenu soit sous menace balistique d'Ansarallah soit dans le cadre d'un deal en coulisse qui reverrait là aussi d'une manière ou d'une autre à la supériorité militaire d'Ansarallah, le camp US/Israël s'agite dans tous les sens : Contrôler Hudaydeh et la côte ouest signifient deux choses : l'emprise sur les lignes commerciales maritimes en mer Rouge et dans le détroit de Bab al-Mandab d'une part et la levée de la plupart des obstacles militaires à toute tentative d'attaque de la ville d'Aden, et partant, sa reprise de l'autre. Mais ce n'est pas tout : la reprise de Hudaydeh à plus de 2/3 de sa superficie par la Résistance yéménite, contre quoi Riyad s'est soulevé en envoyant des déluges de feu sur Sadaa, Sanaa, Maarib et Hudaydah, s'accompagne  depuis quelques heures d'une nouvelle rhétorique de la part de la Résistance yéménite où le mot "Israël", "Etats Unis" et évidement "Riyad" sont récurrents. En effet pas plus part que ce vendredi, Ansarallah a révélé pour la première fois que des "attaques israéliennes" avaient visé ses "sites en mer Rouge" et qu'en ce sens, il se réserve le droit d'y riposter.

Vidéo: les frappes sauvages sur Sanaa/Youtube

Et si on met à côté de cette promesse de riposte tout ce qui s'est déroulé ces derniers jours en Me Rouge en termes de manœuvres militaires entre Israël et les USA d'une part et leurs alliés golfiens de l'autre, on comprendrait largement pourquoi DEBKAfile , site proche du renseignement de l'armée israélienne consacre un article urgent à la chute de Hudaydeh " curieusement concomitants à l'avancée irréversible des Houthis à Maarib" et aux impacts qu'aura celle-ci. DEBKAfile écrit : 

"L'axe Tel-Aviv-Washington a été magistralement renversé le 17 novembre, après avoir appris que les forces saoudiennes et émiraties s'étaient retirées de la côte ouest yéménite sur la mer Rouge, cédant ainsi le contrôle aux substituts de l'Iran et ce, seulement une semaine après le premier exercice naval conjoint de ces deux pays du Golfe (persique) avec les États-Unis, Israël et Bahreïn. L'article de DEBKAfile sur cet exercice naval sans précédent qui intervenait juste après un méga clash US Navy/CGRI en mer d'Oman autour d'un pétrolier vietnamien que les Iraniens affirmaient avoir arraché des mains des USA, avait révélé que la manœuvre avait été pilotée depuis la base militaire égyptienne de Bérénice, que le président Abdel-Fatteh Sissi avait inaugurée sur la côte ouest de la mer Rouge l'année dernière seulement.

D'ailleurs, l'exercice a été conçu pour souligner la détermination de la "coalition" dirigée par les États-Unis à empêcher l'Iran et ses alliés de prendre le contrôle de cette principale route maritime et pétrolière à destination et en provenance du canal de Suez et de la Méditerranée qu'est la mer Rouge et son détroit stratégique. L'exercice s'est même trouvé mis en relief par des patrouilles aériennes US et alliés, impliquant des B1 B qui ont survolé les côtes iraniennes." 

Et le site d'ajouter :" Or cet objectif a été dévoyé par nul autre que deux des participants à l'exercice - l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis - qui lui ont largué une bombe H par une décision soudaine de retirer leurs forces d'une étendue de 300 km de la côte yéménite sur la mer Rouge - et ce, par rapport à Aden dans le sud jusqu'à Hodaydeh dans le nord. Gén. Turki al-Malki, porte-parole de la coalition saoudo-émirienne combattant les rebelles pro-iraniens houthis au Yémen, a annoncé la nouvelle :

"Un redéploiement a été ordonné pour soutenir d'autres fronts et conformément aux plans futurs de la coalition", a-t-il déclaré. Or loin d'être une manœuvre tactique, les experts militaires au fait de la guerre au Yémen qualifient le « redéploiement » de défaite majeure pour les deux pays du Golfe et de victoire stratégique pour leurs ennemis, les insurgés houthis et leurs sponsors iraniens. L'Iran peut désormais prendre le contrôle de la rive orientale de la mer Rouge, allant de l'importante porte d'entrée du détroit d'Al-Mandeb au sud jusqu'à la frontière saoudienne au nord. Que va-t-il arriver? Le contrôle de ce rivage permet aux Iraniens et à leurs allié d'installer des bases côtières pour des missiles, des drones armés et des vedettes rapides pour harceler les navires transitant par la mer Rouge. On croit même rêver! Tout l'intérêt de l'exercice naval mené par les États-Unis a donc été bousillé,  Les États-Unis, l’Égypte et l’Arabie saoudite ayant  perdu une carte majeure  dans le contrôle de l’une des principales voies navigables du monde, tandis que l’objectif stratégique d’Israël, à savoir, celui d’éloigner l’Iran de son débouché sud vers la mer en a été réduit à néant.  Nos sources à Washington rapportent que l'administration Biden a confronté les Saoudiens et les Emiratis à une demande de clarifications pour leur double jeu, jusqu'à présent sans recevoir de réponse."

 Déjà que deux ans après le début de leur campagne militaire à Maarib, un gouvernorat stratégique sur le point de conquérir deux gouvernorats pour le prix d'un, puisque Chabwa, elle aussi pétrolifère est sur le point de tomber, voici que Hudaydah se trouve comme par miracle et sans même tirer une seule balle sur leur tableau de trophée; car les bases balistiques sur la cote ouest yéménite cela ne veut pas dire seulement le harcèlement de la navigation marchande transitant cette voie mais encore le droit de regard sur tout circulation militaire! On sait que Socotra ou Mayyun voire Lahjj accueillent depuis quelques temps des bases militaires américaines. Si Ansarallah impose son droit souverain à ce transit, il pourrait l'empêcher selon le droit internationale de grès ou de force.

Et puis Hudaydah "missilisés les Houthis pourraient continuer à lancer des attaques militaires contre les Etats-Unis et Israël en Mer Rouge mais encore dans le Golfe Persique  un peu comme ce qu'il a fait contre le navire "Mercer Street'" le 29 juillet sans que ni les Américains ni les Britanniques puissent leur répondre. Dans tout ceci , il y a non seulement le risque  de "Hormuzaisation" du détroit de Bab el-Mandeb  par où transitent plus de six millions de barils de pétrole et de produits pétroliers par jour mais encore et là, les USA ne seraient pas content,  le risque d'un rapprochement de en plus plus étroit entre la Chine d'une part et l'Iran et ses alliés de l'autre. On sait que la Chine dispose d'une base militaire à Dibouti mais rien n’empêche désormais de Pékin à penser aussi à Hudaydah, non pas pour y venir installer une base mais pour coopérer avec Ansarallah en investissant dans le secteur pétrolier yéménite.  Force est de constater que plutôt que d'être un choix, Ben Zayed et Ben Salmane ont été forcé à lâcher Hudaydah pour éviter le pire »

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SOURCE: FRENCH PRESS TV