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Alger sanctionne l'Europe énergétiquement a l'image de la Russie

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le ministre iranien des Routes et du Développement urbain, Rostam Qassemi (centre) a rencontré l’ambassadeur algérien en poste à Téhéran, Abdel Moneim Ahriz, (premier à gauche) le 30 octobre 2021. ©IRNA

Depuis que l’Algérie a décidé de mettre les bouchées doubles pour faire comprendre à l’axe USA/Israël qu’il se trompe s’il croit que le Sahara peut devenir une base de drone kamikaze israélienne grandeur nature où l’entité sauverait la débâcle de son armée de l’air face à la Résistance, il y a comme une inversion de paradigme au Maghreb : l’Europe a peur de l’Algérie. Certes ce samedi les Américains ont réussi à nouveau comme pour la normalisation Israël-Maroc ou encore pour les exercices parfaitement hostiles US-Maroc African Lion 2021 à jouer un très mauvais tour à Alger en faisant adopter une résolution hostile au Conseil de sécurité texte que l’Algérie n’a pas tardé à rejeter, exprimant officiellement son désaccord avec le renouvellement du mandat de la Minurso (mission onusienne pour le Sahara occidental) n’empêche que l’affaire semble aller bien au-delà d’un simple échange d’invectives. 

Dans une déclaration rendue publique, dimanche, le ministère algérien des Affaires étrangères affirme que le pays « ne soutiendra pas cette résolution partiale ».

Selon la même source, l’approche adoptée par l’instance onusienne « est fondamentalement déséquilibrée » et « manque cruellement de responsabilité et de lucidité ». « Suite à l’adoption par le Conseil de sécurité des Nations unies de la Résolution 2602 (2021) portant renouvellement du mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental), l’Algérie exprime son profond regret quant à l’approche fondamentalement déséquilibrée consacrée par ce texte qui manque cruellement de responsabilité et de lucidité du fait du forcing malencontreux de certains des membres influents dudit Conseil », explique le ministère dans sa déclaration.

La flèche est pointue et elle va droit au cœur de l’auteur américain de la résolution et de la France qui l’a appuyée en sous-main. Mais est-ce tout ? Visiblement non. Le camp d’en face assiste depuis bientôt plusieurs mois à des initiatives algériennes qui lui font le froid dans le dos sans qu’il puisse réellement riposter. Il en va ainsi de ce ciel algérien fermé sur l’armée française qui la paralyse dans ses opérations coloniales au Mali ou encore de ce coup a Wagner qu’il a joué dans le Nord malien avec en toile de fond l’arrivée des forces russes à Gao sous le nez et la barde de l’axe USA/OTAN. Mais ce n’est pas tout. En termes de fourniture du gaz la décision de l’Algérie de punir Rabat d’avoir fait de son territoire une base propre aux opérations de déstabilisation contre la Kabylie fait déjà trembler l’Europe et dire à certaine presse « l’Algérie imite la Russie ».  Pourquoi punir ainsi le Maroc et handicaper l’Espagne à l’heure où les prix de l’énergie s’envolent ? ....

Le gain géopolitique de cette nouvelle initiative est nul, mais les autorités algériennes s’en moquent, car la hausse des prix du gaz et du pétrole leur donne une marge de manœuvre face à une opinion en attente de redistribution sociale. »

L’affaire est en tout cas embarrassante pour les Européens, qui voient l’Espagne, la 5e économie de l’Union, tenter de résoudre par elle-même son problème de dépendance énergétique. Les autorités algériennes ont promis que tout serait fait pour compenser la fermeture du gazoduc Maghreb-Europe. En dopant par exemple le gazoduc Medgaz, un pipeline sous-marin entre les deux pays, mais d’une contenance inférieure. Puis en multipliant les livraisons de gaz naturel liquéfié par méthaniers, ce qui est plus aléatoire compte tenu de l’actuelle rareté de ces bateaux sur le marché et ce qui devrait aussi faire augmenter les prix., reconnaît le journal français Le Journal de Dimanche. Que la sanction gazière imposée ainsi par Alger a l’Europe ait ou non un quelconque lien avec la Russie, une chose est sûre l’Algérie sait faire trembler l’Occident. 

Elle le sait d’autant plus qu’elle ne semble pas vouloir en rester la. Vendredi 29 octobre le ministre iranien des Routes et du Développement urbain, Rostam Qassemi, a rencontré l’ambassadeur algérien en post à Téhéran, Abdel Moneim Ahriz. Pour souligner que l’Iran est prêt à développer la coopération avec l’Algérie dans tous les domaines économiques, politiques et culturels.

Qassemi s’est félicité des relations historiques à long terme entre l’Algérie et l’Iran, soulignant que l’élargissement de la coopération avec l’Algérie sur les plans économiques, politiques et culturels était une priorité pour le gouvernement Raïssi.  Le ministre iranien a souhaité que le niveau des interactions augmente à l’avenir, notant que malgré l’entente politique bilatérale, les échanges et collaborations actuels entre les deux pays ne sont pas suffisants. Il a en outre remercié l’envoyé algérien pour ses efforts visant à organiser des commissions et à stimuler la coopération politique, économique et culturelle. Qassemi a espéré que les précieuses expériences contribueraient à améliorer les interactions mutuelles dans tous les domaines. Qassemi s’est également fait part de la disposition de Téhéran à tenir la quatrième réunion de la commission économique mixte.

« Le développement des relations commerciales entre les deux pays ira dans l’intérêt des deux pays qui pourront adopter une position commune sur différentes évolutions régionales », a-t-il conclu dans une allusion claire à l’actualité maghrébine. 

Toujours lors de cette entrevue, l’ambassadeur algérien s’est exprimé pour sa part en ces termes : « Malgré les restrictions, des hommes d’affaires iraniens ont tenté d’accéder au marché algérien et la partie iranienne a réussi à y mettre en œuvre un certain nombre de projets. En Algérie les projets sont généralement petits, mais les hommes d’affaires iraniens peuvent réaliser des projets plus importants (même des projets complètement iraniens)… Nous sommes prêts à coopérer avec la partie iranienne et à organiser une rencontre entre les hommes d’affaires des deux pays ». les propos fort à propos qui sont signe d’une chose : l’Algérie se moque des sanctions US contre l’Iran, elle s’en est moquée toujours....D’ailleurs comment se pourrait-il qu’il en soit autrement pour une Algérie littéralement capable de renvoyer la balle aux occidentaux en les sanctionnant...

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SOURCE: FRENCH PRESS TV