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L’Europe venge le coup de poignard de Washington

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président iranien, l'Ayatollah Ebrahim Raïssi, lors d'une réunion de l'Organisation de coopération de Shanghai, le 17 septembre 2021, à Douchanbé, capitale du Tadjikistan. ©president.ir

Les récents changements au sein des alliances asiatique et européenne mettent en évidence l’émergence d’un nouvel ordre sur l’échiquier mondial. En effet, les deux importantes évolutions survenues ces derniers jours, à savoir, la naissance de l’alliance AUKUS, pacte militaire créé par les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie, et l’annonce du membership de l’Iran au sein de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) en tant que membre à part entière, ont eu tout le mérite pour que les analystes politiques y prêtent toute l’attention nécessaire. Les Russes surtout semblent ne pas y être indifférents, leur Institut de recherche Primakov ayant annoncé que l’adhésion de la RII à l’OCS serait la clé de résoudre beaucoup de questions régionales.

D’une part, l’Iran vient de devenir membre par entier de l’Organisation de Coopération de Shanghai et de l’autre, les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie ont scellé une alliance stratégique, connue sous le nom d’AUKUS ; les deux importants développements qui pourraient rendre le terrain propice à l’émergence de nouvelles approches étant en mesure de déséquilibrer les rapports internationaux.  

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En vue de faire payer les coûts de ses politiques extérieures par ses alliés européens, Washington a commencé à renforcer les alliances militaires et stratégiques telles que l’OTAN, après la Guerre froide. 

Or, la tendance des États-Unis à imposer leurs propres décisions à leurs alliés et les différends entre la stratégie politique américaine et celle d’autres membres de ces alliances sont devenus une source de tension et ont donné aux alliés de Washington l’impression que leur implication dans les développements du monde avait été marginalisée. Par exemple, l’invasion de l’Irak par les Américains a eu bel et bien lieu malgré l’opposition de l’Allemagne, de la France et de la Belgique. 

Au fur et à mesure, les Européens ont commencé à parler de l’idée de la création d’une stratégie défensive purement européenne qui agit indépendamment de l’OTAN, surtout des Américains. 

En plus, les Européens se sont finalement décidés à mettre en œuvre leurs politiques économiques, industrielles, militaires et sécuritaires indépendamment des États-Unis et cette souveraineté autonome stratégique a été largement saluée par les leaders européens lors du récent Sommet du G7.

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La Chine est un autre sujet de divergence qui oppose les États-Unis aux Européens : alors que Washington a défini sa politique extérieure à base d’une confrontation crescendo avec la Chine, l’Europe cherche à renforcer ses relations économiques avec cette puissance émergente. 

La naissance du traité AUKUS qui réunit les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie ainsi que la crise des sous-marins qui oppose la France à ces trois pays est le fruit d’un vaste champ de divergences qui divise Washington et ses alliés européens. Cela démontre également que l’Europe ne veut plus payer les frais des politiques de Washington, contrairement à ses intérêts nationaux. 

Par ailleurs, les membres de l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS) ont officiellement reconnu, lors de la conférence de Douchanbé, la République islamique d’Iran en tant que membre par entier de cette organisation, ce qui a porté un coup sévère aux politiques unipolaires des États-Unis et qui prouve comment les relations entre les pays de la région entrent dans une phase constructive, sans faire aucun cas des pressions exercées par la Maison-Blanche.     

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Avec un Iran qui fait partie intégrante de l’OCS, les sanctions américaines perdent leur efficacité et les marchés asiatiques s’ouvrent au pétrole iranien à un moment où les Européens se montrent réticents, par crainte de mesures punitives des États-Unis. 

En outre, les relations et les coopérations de nature stratégique qu’entretiennent les membres de l’OCS baliseront le terrain à la mise en place d’un nouvel ordre mondial fondé sur la coexistence pacifique, l’interaction régionale et internationale et le rejet de l’unilatéralisme. 

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Là, il ne faut pas sous-estimer les efforts conjugués par la République islamique d’Iran pour contrecarrer les politiques interventionnistes des États-Unis dans la région. En plus, le niveau élevé des relations qu’entretient l’Iran avec la Russie et la Chine, en tant que deux grandes puissances régionales et internationales, fait preuve de l’échec des politiques des Américains dans les différents pays de la région, dont et surtout l’Afghanistan

Maintenant, presque deux décennies après les événements du 11 septembre 2001, non seulement les États-Unis ne sont plus une puissance unipolaire, mais en plus ils se dirigent rapidement vers un isolement sur le plan mondial et ils seront finalement obligés à finir par accepter cet ordre multipolaire qui vient de naître il y a une dizaine de jours. 

Bref, l’ensemble desdites évolutions déséquilibreront les rapports de force au profit de la Résistance et lui offriront une meilleure position vis-à-vis des dossiers régionaux et internationaux en cours. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV