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Comment Bakou compte-t-il planter l'OTAN aux portes sino-russes?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L'OTAN entend renforcer son influence via le corridor Zangezur.

L’adhésion de l’Iran à l’OCS a provoqué un séisme géopolitique puisqu’elle a toutes les chances de faire capoter plus d’un plan US/OTAN en Asie centrale... 

La question de la construction du corridor de Zanguezour, qui relie les deux parties de la République d’Azerbaïdjan à travers le territoire de l’Arménie et près de la frontière de la République islamique d’Iran, pourrait devenir un défi majeur pour certains pays de la région, notamment la Russie, l’Iran et même l’Arménie elle-même, a écrit l’agence de presse iranienne Tasnim dans un article publié le samedi 25 septembre.

Les spéculations sur la construction d’un ou de plusieurs corridors traversant le territoire de l’Arménie ont surgi après la fin de la deuxième guerre du Karabakh et les accords conclus entre la République d’Azerbaïdjan et l’Arménie avec la médiation de la Russie. 

Bien que certaines parties aient parfois démenti la nouvelle en affirmant que l’établissement de tels corridors à travers le territoire de l’Arménie est hors de question, il semble que la construction de ce corridor soit très appréciée par des États tels que la République d’Azerbaïdjan, la Turquie et le régime sioniste dont chacun soutient le projet en fonction de ses propres intérêts.

Le régime sioniste pourra, quant à lui, transférer facilement les outils et équipements dont il a besoin pour espionner les pays de la région. D’autant plus que le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a récemment reconnu l’utilisation de drones et d’armes israéliens achetés pendant la guerre du Haut-Karabakh.

À vrai dire, l’accord de l’Arménie pour construire un tel corridor pourrait être considéré comme une autoflagellation ; cependant, la République d’Azerbaïdjan et la Turquie peuvent satisfaire Erevan en impliquant ce dernier dans une série de projets économiques ou même en approvisionnant le pays en énergie à bas prix.

Afin d’apaiser les inquiétudes de la Russie quant aux éventuels dangers pour Moscou, il est probable que la sécurité du corridor soit confiée aux forces russes après sa construction. Or, les forces russes ne sont pas censées être présentes dans ce couloir jusqu’au bout, et finiront par le quitter après environ cinq ans.

De son côté, la Turquie aura un accès rapide, peu coûteux, moins dangereux et plus facile au Caucase et aux républiques d’Asie centrale. En effet, la construction d’un tel corridor a toujours été le rêve de presque tous les dirigeants de la Turquie, chacun d’entre eux ayant essayé à son tour de jouer un rôle dans la mise en œuvre du projet à long terme ou en compléter des parties.

Le couloir de Zanguezour est un danger pour la Russie et la Chine

La création du corridor de Zanguezour ne constituera pas seulement une menace pour l’indépendance et l’intégrité territoriale de l’Arménie, mais aura également de graves conséquences pour la Russie ; car rien ne garantit que ce corridor ne deviendra pas à terme un corridor d’influence de l’OTAN dans le Caucase et en Asie centrale, achevant ainsi le siège de la Russie.

La construction du corridor, malgré certains avantages économiques, pourrait également présenter des risques pour la Chine, puisque la Turquie, un pays membre important de l’OTAN est censé avoir un accès plus rapide et plus facile aux pays d’Asie centrale par ce corridor.

Par ailleurs, le corridor de Zanguezour augmentera sans aucun doute l’influence de la Turquie dans le Caucase et en Asie centrale, ce qui augmentera à son tour le pouvoir de négociation de la Turquie avec la Russie sur les développements régionaux, y compris la péninsule de Crimée et l’Ukraine.

Vu les graves conséquences économiques, politiques, sécuritaires et militaires que pourrait avoir le corridor Zanguezour dans un avenir pas lointain, il appartient aux pays de la région dont la Russie et l’Iran d’adopter des politiques communes à cet égard pour réduire autant que possible les difficultés.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV