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Zoom Afrique du 21 septembre 2021

Le président ougandais, Yoweri Musevini

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L'Ouganda continue de défendre le souverainisme ! Ce qui en fait une cible privilégiée des occidentaux !

Actualité en Afrique :

  • Le Cameroun et le Nigéria désormais reliés par un pont de 408 m
  • Gabon : coup d’accélérateur pour la réhabilitation des axes routiers stratégiques
  • Afrique : le chiffre d’affaires du secteur des Télécommunications en Côte d’Ivoire s’établit à 946,9 millions USD au premier semestre 2021
  • Au Mali, Florence Parly demande aux autorités de ne pas faire affaire avec les mercenaires de Wagner.

 

Analyses de la rédaction :

1. Soudan : les hypothèses du putsch manqué

Pourquoi une tentative de coup d’État au Soudan ? Une tentative de coup d’État manquée a eu lieu mardi au Soudan, selon les médias d’État, tandis que le pays peine à faire aboutir sa transformation politique depuis la destitution d’Omar el-Béchir il y a plus de deux ans.

Selon des responsables gouvernementaux et militaires, les auteurs non identifiés d’un complot avaient tenté de prendre le contrôle du bâtiment des médias d’État, mais ils avaient « échoué ».

Membre éminent du Conseil souverain -- la plus haute instance décisionnelle du pays --, Taher Abouhaja a déclaré dans une allocution retransmise à la télévision que l’État a « déjoué une tentative de prendre le pouvoir ».

De son côté, Mohamed al-Fekki, un autre membre de cette instance, a affirmé sur compte Facebook : « tout est sous contrôle et la révolution est victorieuse ».

Mardi, la circulation dans le centre de Khartoum semblait fluide, y compris autour du quartier général de l’armée. Les services de sécurité soudanais ont toutefois bloqué le principal pont reliant Khartoum à sa ville jumelle d’Omdourman, de l’autre côté du Nil.

La tentative de coup d’État visait le gouvernement de transition soudanais formé après l’éviction en avril 2019 de l’ex-président Omar el-Béchir, renversé après une révolution de couleur orchestrée par les démocrates américains.

En place depuis plus de deux ans, le gouvernement en place, né d’un accord avec les factions politiques à la pointe de la révolution de couleur contre Omar el-Béchir, est censé emmener le Soudan vers un pouvoir entièrement civil.

Il est clair qu’il y a beaucoup de divisions au sein du gouvernement de Transition soudanais. Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, avait d’ailleurs évoqué ce point, au moment où les médias mainstream tentaient de jeter de l’huile sur le feu concernant un possible conflit armé entre le Soudan et l’Éthiopie autour de l’affaire du village d’El-Fashaga. Le Premier ministre éthiopien avait en effet déclaré que certaines parties au sein du gouvernement sont mal intentionnées et veulent absolument provoquer un conflit armé.

Le fait que l’Éthiopie continue à tenir tête et empêche le déclenchement d’un conflit régional aurait pu être l’une des causes de cette tentative de coup d’État. De plus, la normalisation avec le régime israélien a également été source de discorde dans le pays tout comme les accords pour le déploiement de bases militaires russe dans le pays. Les raisons sont multiples, les prochains jours pourront probablement nous en dire un peu plus sur cette tentative de putsch.

 

2. L’Ouganda ; le prochain sur la liste des coups d’État ?

En Ouganda, la dernière interview du 14 septembre du chef de l’opposition ougandaise a attiré notre attention.

Bobi Wine, l’opposant en Ouganda a accordé une interview au média français, France 24 quelques jours après l’interview du président ougandais Yoweri Musevini.

Le chef de l’opposition ougandaise Bobi Wine continue de déclarer qu’il était le président légitime de l’Ouganda.

Candidat perdant à l’élection présidentielle de janvier, il a accusé le président Yoweri Museveni de massacres et a appelé le peuple ougandais à « se libérer » d’une « dictature ». Bobi Wine a prédit que ce n’était « qu’une question de temps » avant que le président « ne tombe dans les oubliettes de l’Histoire », « comme d’autres tyrans » avant lui.

Le chef de l’opposition a déclaré avoir rejeté la récente main tendue de Yoweri Museveni, soulignant que « l’approche du président en matière de dialogue a été soit la coercition, soit la cooptation, mais jamais un véritable dialogue ».

Le chef de l’opposition ougandaise a ajouté qu’il était clair que le président Museveni préparait son fils de à sa propre succession, cherchant ainsi à faire de l’Ouganda une dynastie.

Bobi Wine lit dans l’annonce de Museveni d’accueillir temporairement des réfugiés afghans en Ouganda une mesure destinée à polir son image au niveau international, après une élection controversée. L’opposant ougandais a promis d’utiliser tous les moyens « juridiques et moraux » pour évincer Museveni du pouvoir, affirmant que le président finirait par tomber « dans les oubliettes de l’Histoire », dans le sillage d’autres dirigeants comme Omar el-Béchir, Robert Mugabe, ou encore Mouammar Kadhafi.

Ces propos ressemblent trait pour trait aux propos de l’opposant guinéen qui menaçait directement la Guinée et le président Alpha Condé.

Dans un contexte, dans lequel, les coups d’État se multiplient sur le continent africain, on a eu l’impression que le président ougandais est dans la ligne de mire. Et pour cause, il a de nombreuses tendances souverainistes, et en ce moment, l’Occident est en guerre contre ces dirigeants.

Dans un entretien toujours pour la même chaîne, le président ougandais Yoweri Museveni a condamné le coup d’État contre Alpha Condé en Guinée, estimant que les leaders de ce coup devraient être sanctionnés et « mis dehors ». Il est également revenu sur les relations de son pays avec son voisin le Rwanda, en se distanciant des déclarations de Paul Kagamé selon lesquelles il se comportait comme le maître de la région.

Le président ougandais Yoweri Museveni a condamné le coup d’État en Guinée, le qualifiant de « pas en arrière », dans une interview exclusive accordée à France 24. Il a déclaré que les putschistes devaient être sanctionnés et « mis dehors ».

Il a déclaré que son pays avait accepté l’arrivée de quelque 2 000 Afghans sur son sol à la demande du gouvernement américain, balayant les craintes qu’ils puissent constituer une menace pour la sécurité. Il a néanmoins déclaré que les États-Unis avaient commis une erreur en Afghanistan en menant « les guerres des autres ».

Il a également affirmé que le groupe terroriste qui a pris le contrôle d’une zone riche en pétrole dans le nord du Mozambique il y a quelques mois était lié aux Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe opérant dans l’est de la RD Congo. Il a annoncé qu’il était prêt à intervenir militairement dans cette région contre les ADF et qu’il n’attendait que l’approbation du président congolais pour aller de l’avant.

Il a fustigé les critiques des groupes internationaux de défense des droits de l’homme comme Human Rights Watch et Amnesty International, accusant les puissances étrangères de s’ingérer dans les affaires intérieures.

Le président a également déclaré qu’effectivement, l’opposant Bobi Wine a été recruté par des agents étrangers, et c’est pour cela que son mouvement a échoué et qu’il a perdu les élections.

Bref, il est clair que l’Ouganda tout comme d’autres pays africains qui prônent pour la souveraineté des pays africains ne sont actuellement pas à l’abri. Mais le président Musevini a bien fait comprendre que le pays est sur ces gardes !

 

3. Le Mali est un pays souverain !

Au Mali, ces derniers jours, un possible accord entre les militaires russes et Bamako ont fait couler énormément d’encre.

Cet accord qui fait tant polémique dans les médias mainstream, alors que selon le mode opératoire de ceux-ci, ce genre d’info passe généralement à la trappe.

Tout d’abord, Paris a visiblement verrouillé Bamako, et d’après le ton employé par la ministre française des Armées, Florence Parly hier, Paris aurait sapé l’accord entre Bamako et Moscou et en prime, la ministre a bien affirmé que la France va rester.

La ministre française des Armées, Florence Parly, a affirmé lundi 20 septembre depuis le Mali la détermination de Paris à y poursuivre son engagement. Elle n’a pas pour autant obtenu d’assurances du gouvernement dominé par les militaires sur une éventuelle coopération avec le groupe privé russe Wagner.

Ce déplacement, entamé dimanche au Niger, visait notamment à exposer aux pays concernés la réorganisation par la France, engagée depuis janvier 2013 au Sahel, de son dispositif au profit d’une présence resserrée, centrée sur les frappes ciblées contre les chefs et cadres terroristes et l’accompagnement des armées locales. Les effectifs français au Sahel devraient passer de plus de 5 000 hommes actuellement à « 2 500 ou 3 000 » d’ici 2023, selon l’état-major.

« Il est temps de faire évoluer notre dispositif », a dit Florence Parly, en référence notamment à l’évacuation programmée des bases de Kidal, Tessalit et Tombouctou pour un recentrage sur la « zone des trois frontières », aux confins du Niger et du Burkina Faso. C’est d’ailleurs précisément dans cette zone que se trouvent les bases terroristes. Si la France évacue ces trois bases, est-ce pour laisser la place aux militaires européens ? Car nous serons étonnés de voir ces zones vidées entièrement des militaires d’occupation.

Lors de sa rencontre avec le ministre malien de la Défense, le colonel Sadio Camara, Florence Parly a abordé le dossier Wagner et « insisté sur le fait qu’au moment où jamais la communauté internationale n’a été aussi nombreuse à combattre le terrorisme au Sahel, un tel choix serait celui de l’isolement ». La France et l’Allemagne ont prévenu la semaine dernière qu’un recours à Wagner pour former les forces armées maliennes et assurer la protection des dirigeants remettrait en cause leur engagement militaire au Mali.

Le gouvernement malien a rétorqué dimanche qu’il ne permettrait « à aucun État de faire des choix à sa place et encore moins de décider quels partenaires il peut solliciter ou pas ».

Il est clair que Paris n’a pas le droit de s’ingérer de la sorte dans les affaires intérieures du Mali ni de personne d’autre d’ailleurs. Le Mali est un pays souverain, et il revient au gouvernement de suivre la demande du peuple ou non.

Mais, ce qui a attiré notre attention, c’est l’hystérie que cette nouvelle à provoquer dans les médias mainstream. Ce qui était étonnant, c’est que les médias français n’hésitaient pas à placer la France dans une position de faiblesse, avec des termes utilisés comme « La France est inquiète ».

Cela dit, il est possible que ce soit une manœuvre de l’Élysée, dans le but d’essayer de briser l’élan des pays africains qui désireraient emboîter le pas à la Centrafrique. Concernant la RCA, très peu d’informations circulaient concernant une arrivée russe dans le pays, mais par après, c’est la campagne de guerre médiatique qui a été mise en place. Pour le Mali, on a l’impression que Paris a tenté de grossir cette affaire pour ensuite montrer au monde qu’elle a réussi à faire rempart à ces accords et à empêcher un remake de la Centrafrique.

Bref, les médias nous donnent l’impression de vouloir montrer que la France a encore beaucoup de poids dans le Sahel et qu’elle décide si oui ou non, les pays du Sahel peuvent signer des accords avec d’autres partenaires. Cette campagne médiatique concernant une possible arrivée des militaires russes au Mali nous a vraiment donné cette impression.

Quoi qu’il en soit, cela reflète aussi la panique au sein de l’oligarchie française. Ils sont prêts à tout pour ne pas perdre le Mali.

Mais le Grand Mali appartient aux Maliens et à personne d’autre et leur destin est également entre les mains des Maliens et non des puissances coloniales.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV