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Un axe de la DCA inter Résistance? un bouclier anti-aérienne incluant Iran-Irak-Syrie-Gaza...

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Frappe balistique iranienne contre Deir ez-Zor, 2018/Fars

C’est bien faux de croire que la énième trêve Armée syrienne-Terroristes pro Israël à Deraa, cette province stratégique du sud de la Syrie, qui long à la fois le Golan occupé et le royaume de la Jordanie, une Jordanie dont la moitié nord avec ses 14 bases aériennes ultra modernes, bourrées d’avions, de drones, de DCA a été louée à l’US Army en février, moyennant quelque 800 millions de dollars annuels à verser sur le compte du Roi et au terme d’un contrat arraché aux forceps au Parlement du royaume, et ce dans le stricte objectif de créer une « barrière aérienne, terrestre et maritime » d’une profondeur de 15 km à compter à partir des frontières jordaniennes avec la Syrie et l’Irak et ce, à l’effet de mettre à l’abri l’entité israélienne des missiles et des drones irako-syriens, finira par redonner à cette même entité son  marge de manœuvre d’antan.

Certes, le sympathique roi Abdullah II à qui l’Amérique demande désormais de l’électricité pour en alimenter le Liban et faire capoter de la sorte « le corridor énergétique moitié maritime moitié terrestre Iran-Syrie-Liban », s’est précipité il y a peu chez Poutine pour lui demander de rejouer le même coup qu’en 2018, à savoir une « vrai fausse pacification » de Deraa al-Balad avec en toile de fond une garantie de survie par terroriste interposé d’Israël dans le sud de la Syrie, mais avouons que si à l’époque Poutine avait accepté de jouer le jeu, c’était parce qu’il était copain avec Netanyahu. Le gourou Bennett lui, qui patauge en ce moment même dans cette monumentale bourde qu’est « Freedom Tunnel », n’aspire pas vraiment au Kremlin de la sympathie.

Dans les heures à venir les unités de l’armée syrienne et du Hezbollah iront donc suivant le tout récent cessez le feu, se déployer à Deraa al-Balad sur fond de capitulation des agents druze syriens d’Israël qui selon Sputnik, ont livré mardi 8 septembre leurs caisses de munitions, de mines, de fusils et de radios aux services de sécurité syriens qui, eux ont confisqué 120 armes, des MANPADS et d’autres armes à feu individuelles aux hommes armés dont le nombre a été ces derniers jours quelque 401 à Deraa al-Balad à avoir fait l’objet d’opérations de désarmement. Bref cette Deraa al-Balad qu’Israël avait transformé de facto en une merveilleuse zone tampon se trouve sur le point de s’effondrer, rien qu’à se référer à cette lettre signé par des « rebelles » à l’adresse d’Abdullah II à qui il demande « l'asile politique » !

Ils le pressentent sans doute, Deraa est sur le point de transformer en une ligne de front non pâs tant terrestre mais aérienne US-Israël/Résistance. Dans un article récent, The Washington institut revient sur le déplacement massif des troupes US depuis le golfe Persique vers le nord de la Jordanie et y voit plutôt que l’écho de la situation « extrêmement fragile du Pentagone en Irak et en Syrie » où « aucun jour ne passe sans que « les alliés de l’Iran » ne s’en prennent aux bases militaire US », une « réaction tardive » à un « axe de la DCA inter Résistance » que l’Iran et la Syrie « ont contribué à créer à travers toute Syrie, avec un point d’orgue située « sur la frontière syro irakienne » :

« Un axe de la DCA qui est certes, en synergie avec la DCA  russe déployé largement et de plus en plus puissamment à Tartous et à Hmeimim mais qui opère de plus en plus indépendamment de ce dernier : « En effet, s’il est vrai que la Russie a affirmé avoir rompu des accords aériens conclus avec Israël du temps de Netanyahu, il est aussi vrai que le ciel syrien mais aussi sud libanais sont le théâtre de l’émergence d’un réseau de Défense aérienne axé sur les capacités aériennes d’Israël et là on a du mal à voir l’empreinte de la Russie dont les intérêts ne sont pas divergents avec ceux d’Israël au levant. C’est d’ailleurs ce phénomène nouveau qui a poussé Bennett à envoyer cette semaine son MAE à Moscou pour en avoir le cœur net. En juin 2020, le chef d’état-major iranien, le général Bagheri s’est rendu en Syrie signer un accord défensif qui semble avoir jeté les bases de cet axe de DCA inter Résistance.

Au fait entre fin juillet début septembre, l’armée de l’air israélienne a usé et abusé de toute son expérience de ces 10 dernières années pour frapper la Syrie : or pas une cible stratégique de touchée bien que les frappes ont été lancé du ciel jordanien, ou sud est libanais ou est méditerranéens ! Quelque 50 missiles de croisière air-sol de type furtif ont été tirés contre Alep, Qalamoun, Damas, Homs mais plus de 90 d’entre eux ont été interceptés et détruits. Les F-16 et les F-15 israéliens n’ont pas hésité à se servir d’avions de ligne dans le ciel de la Syrie et du Liban, là encore sans grand succès.

La DCA classique syrienne, Israël la connaît dans ses moindres détails et ce depuis bien longtemps, disons depuis 2005, date à laquelle la Syrie a été expulsée du sud du Liban. Les failles de cette DCA de facture plutôt soviétique ne lui sont pas étrangers et d’ailleurs il en a largement profité dans le cadre de sa campagne de guerre dans la guerre : cette DCA syrienne compte les S-125, S-75, SA-6, S-200 pour la partie la plus ancienne et SA-11, Buk et SA-17 Buk M pour la partie la plus moderne. Le S-300, lui, n’a jamais réellement fonctionné et ne fonctionnera peut être jamais. Alors d’où viennent ces déboires aériens successifs ? Lapid qui s’apprête à gagner la Russie irait en parler à Poutine à l’instigation sans doute de l’armée de l’air israélienne qui soupçonne la Russie d’avoir activé les radars du S-400. Mais il semblerait qu’il y a encore plus. »

Et l’Institut de Washington de préciser : « Au fait, le pacte militaire signé en 2020 entre l’Iran et la Syrie parait avoir doté cette dernière des pièces capables d’intercepter des cibles aériennes à basse et à haute altitude. Evidemment, l’Iran dispose d’une variété de radars et de missiles intercepteurs Khordad-15, Khordad-3, Mersad, Raad et Badar-373 dont la Syrie pourrait en avoir reçu des exemplaires et ce, en dépit des milliers de frappes israéliennes. Mais l’essentiel n’est pas là. Ce qui se passe depuis peu dans le ciel de la Syrie renvoie à un effet de réseautage : il y aurait visiblement des superpositions de radars, puis un ordre de tir de plus en plus exact à des missiles intercepteurs. Après tout, les alliés irakiens de l’armée syrienne disposent d’une base militaire bien solide à Abou Kamal-Qaem, base que l’US Air Force a tenté de détruire en janvier sans grand succès. Puis il y a le T-4 ou Tiyas entre Homs et Palmyre que la Russie a évacué depuis un an et où les unités de DCA pourraient avoir été implantées. Voici les deux premiers scénarios d’une DCA intégrée Syrie-Résistance qui semble avoir été activés au cours des derniers raids israéliens.

On pourrait supposer que l’axe de la DCA anti Israël est encore loin d’être achevé  et que le scénario que cherchera à réaliser "l'Iran et ses alliés ressemblerait à ceci :

C’est un axe qui inclurait à la fois Qamishli, Abou Kamal, Tiyas Damas voire Deraa, tout juste tombée entre les mains des forces gouvernementales. C’est par ricochet et en réponse à ce réseau de la DCA anti Israël que le Pentagone se serait vu contraint de s’établir sur les frontières syro jordaniennes avec en perspective un appui plus large à sa base à al-Tanf et une capacité de projection vers l’Irak où la bataille tend à gagner en ampleur avec les « milices hostiles aux USA ». Mais est-ce suffisant ? Pas vraiment.

Simultanément à l’émergence de cette ceinture anti-aérienne, on a assisté en juillet puis en août aux premières attaques « balistiques » de la Syrie contre Israël. A deux reprises, soit le 20 août et le premier septembre, des missiles syriens ont percé la défense aérienne d’Israël, pour atteindre la mer Morte et la région de Tel-Aviv. Certaines sources ont évoqué des missiles SA-5 qui auraient déparé mais cette version ne tient plus puisque répétitive. Tout donne à croire que ce ne sont pas des missiles sol-air pourchassant les F-16 israéliens qui frappent Israël, missile dont la portée ne dépasse pas les 150 km (distance Syrie-Tel-Aviv est plus de 300 km) mais bel et bien des engins sol-sol syriens qui ripostent aux raids d’Israël. "

Et le Think Tank de conclure : « Comme le confirment certains milieux militaires en Israël, le mot "Iran" renvoie désormais à la Syrie, à l’Irak, au Yémen et à Gaza entre autres ou ce qui revient au même à une extraordinaire capacité de Network Centric Warfare. Il y a deux jours, un haut commandant iranien l’affirmait : « L’Iran et ses alliés visent à élargir leur A2/AD (anti Accès /anti Déni) à 3000 km et à y avoir sous l’œil, tous les agissements adverses. Tous les potentiels militaire de l'axe de la Résistance seront exploités à cette fin. Missiles, drones, capacités électroniques ... ». Et bien, après Gaza qui en mai, a eu recours à l'ensemble de ces moyens pour mettre au pas Israël et ce, à l'aide de ses alliés de la Résistance, voilà la Syrie qui semble avoir rallié de plein pied ce concept A2/AD « collectif ». C'est inouïe et c'est effrayant et l'occupation du nord de la Jordanie par les USA semble vouloir répondre à cette même inquiétude. Une inquiétude d'autant plus grande que ce A2/AD "collectif" rentre dans le cadre d'un concept de guerre en réseau qui dote la Résistance des capacités de frappes inouie.

Le chiffre de "3000 kilomètres de profondeur stratégique" apparaît alors même que la  bataille fondatrice de mois de mai "Epée de Qods", premier exemple d'une "bataille parfaite en réseau"  a débouché sur l'apparition dans l'arsenal de la Résistance d'un drone, Gaza, dont la portée effective, selon le CGRI, atteint les 4000 kms. Un peu de façon prémonitoire, Jerusalem Post écrivait fin mai :  "Le drone iranien d’une portée de 7 000 kilomètres ( portée effective de 4000) constitue un avertissement pour Israël. Même si ce drone n'a pas remporté de victoire dans une vraie bataille, sa capacité à voler de Téhéran à Reykjavik (la capitale de l’Islande) est d’ores et déjà suffisante pour menacer la sécurité d’Israël. l'Iran envoie un message d'avertissement selon lequel il pourrait attaquer Israël avec cette arme. L'appareil peut en effet survoler Israël depuis l'Iran, le Yémen ou la Syrie et retourner à sa base d’origine.”... La prise de Deraa annoncé une nouvelle étape de la guerre pour la libération du Moyen Orient.. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV