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Comment Israël a privé le royaume de l'un des projets les plus stratégiques de son histoire

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Carte du gazoduc de l'Algérie vers l'Espagne via le Maroc. ( Photo via Twitter )

Ce pipeline que devrait transiter le gaz algérien à l’Europe via le territoire marocain visait non seulement à satisfaire les besoins en énergie du royaume, mais encore à servir de base à un partenariat, voire une alliance énergétique en prélude à un règlement définitif des questions litigieuses. De ce pipeline il était même possible que naisse l’Union du Maghreb arabe à l’image de cette Union africaine que Kadhafi souhaitait en son temps... Or, cette union maghrébine profondément antisioniste faisait peur. D’où cette satanée normalisation qui a mis tout sens dessus dessous. Est-ce irréversible cette fin de partenariat Alger-Rabat ? Les Algériens répondent par oui. L’axe de la Résistance lui veut bien croire le contraire. En espérant que la raison l’emporte à Rabat et que le Makhzen mette à la porte Israël s’alignant une fois n’est pas coutume sur la volonté du peuple marocain.

La société pétrolière algérienne Sonatrach a décidé d’augmenter la capacité de transport d’un gazoduc qui la relie directement à l’Espagne, ce qui indique son renoncement définitif à approvisionner l’Europe en gaz naturel par la ligne passant par le Maroc.

Sonatrach a annoncé mercredi dernier que la capacité de transport annuelle du gazoduc Medgaz, qui relie directement la ville algérienne de Beni Saf et celle d’Almeria en Espagne, avait atteint 10,5 milliards de mètres cubes.

La capacité annuelle du gazoduc Medgas est estimée à 8 milliards de mètres cubes par an, qui pourra être porté à 16 milliards de mètres cubes après l’achèvement de tous les travaux sur cette ligne.

Selon un communiqué de la Sonatrach, les capacités de transport supplémentaires du gazoduc Medgaz entreront en service fin novembre prochain.

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Cette démarche de l’Algérie signifie clairement que ce pays ne renouvellera plus son contrat de livraison de gaz à l’Espagne via le Maroc. L’accord entre les deux pays pour le transit le gaz algérien vers le marché espagnol via le Maroc expire le 31 octobre prochain.

Il y a quelques jours, le ministère algérien de l’Énergie a annoncé l’engagement total de son pays à la poursuite de l’approvisionnement gazier de l’Espagne par un gazoduc direct reliant les deux pays, mais sans passer par le Maroc.

À l’issue d’une rencontre entre le ministre algérien de l’Énergie, Mohamed Arkab, et l’ambassadeur d’Espagne en Algérie, Fernando Moran, un communiqué indique que Mohamed Arkab a souligné la capacité de son pays à répondre à la demande croissante de gaz sur les marchés européens, notamment la livraison de gaz à l’Espagne.

L’Algérie dispose d’usines de liquéfaction de gaz, dont la plus importante est la raffinerie d’Arzew dans le nord-ouest de l’Algérie à l’est d’Oran, qui lui permet d’exporter du gaz liquéfié via des pétroliers marins équipés.

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Le Maroc bénéficiait de ce gazoduc sous forme de revenus financiers et de droits de transit, en plus des quantités annuelles de gaz naturel.

En échange du transfert du gaz algérien vers l’Espagne via le Maroc, ce pays percevait ses droits de transit de gaz naturel et des redevances.

Ces développements surviennent après que l’Algérie a annoncé le 24 août dernier qu’elle avait rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc en raison de ce qu’elle a qualifié d’acte hostile de la part du Maroc.

Quant au deuxième gazoduc qui est Medgaz, il relie la ville côtière de Beni Saf dans l’Ouest algérien directement à Almeria dans le sud de l’Espagne, et a été inauguré en 2011 avec une capacité de transport de 8 milliards de mètres cubes par an.

En été 2018, Sonatrach a renouvelé le contrat d’approvisionnement de gaz à l’Espagne pour une durée de 10 ans, avec des quantités s’élevant à 9 milliards de mètres cubes par an.

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Selon les médias espagnols, en raison de la crise diplomatique avec Madrid concernant les immigrés clandestins ainsi que de profondes divergences sur le Sahara occidental, le Maroc a annoncé ces derniers mois qu’il ne renouvellerait pas le contrat du transit du gazoduc avec l’Algérie.

L’accueil par l’Espagne du secrétaire du Front Polisario, Ibrahim Ghali, dans l’un de ses hôpitaux pour le traitement du coronavirus, a provoqué une crise entre Rabat et Madrid, qui s’est intensifiée après l’afflux de milliers de migrants irréguliers, majoritairement maghrébins, vers l’enclave espagnole de Ceuta.

En juin dernier, la chaîne arabophone Al-Hurra, a rapporté que le Maroc utilisait les leviers de pression pour réagir aux derniers développements et à la position de Madrid.

Le site Internet a rapporté que Rabat avait suspendu les pourparlers pour prolonger la concession du transfert du gazoduc entre l’Algérie et l’Europe via le Maroc.

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Mais le Maroc a démenti ce qui a été rapporté par les médias espagnols. Amina Benkhadra, directrice générale de l’Office national marocain des hydrocarbures et des minéraux (ONHYM), a déclaré : « la volonté du Maroc de préserver cette route d’exportation a été clairement et fermement approuvée à tous les niveaux depuis plus de trois ans ».

Cependant, l’agence de presse officielle algérienne a déclaré que le soutien des autorités marocaines à la préservation du gazoduc algérien reliant le Maroc et l’Europe n’était qu’« un mensonge ».

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SOURCE: FRENCH PRESS TV