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Iran: Biden va craquer... les Iraniens ont activé leurs leviers de pression les plus redoutables (Rai al-Youm)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les négociations sur le nucléaire iranien à Vienne. (Photo d'archives/AFP)

« Biden finira par boire la tasse de poison lors des pourparlers de Vienne », a écrit un journal arabe, faisant référence aux attaques américaines contre les positions des Hachd al-Chaabi et aux mesures de représailles de la Résistance contre des bases américaines.

« Les attaques lancées par les États-Unis contre les positions des Hachd al-Chaabi et les contre-attaques de la Résistance irakienne contre leurs bases en Syrie et en Irak ces derniers jours compliquent les négociations nucléaires de Vienne entre Washington et Téhéran. Mais en même temps, elles sont représentatives des acquis autour de la table de Vienne », a écrit Kamal Khalaf dans un article paru dans le journal arabe Rai al-Youm.

« L’heure est de prendre des décisions difficiles. Les négociations ont presque abouti mais la décision demeure, et l'administration américaine doit boire la tasse de poison, prendre la décision de revenir à l'accord et de lever complètement les sanctions contre l'Iran. Je ne vois pas qu'elle a beaucoup d'options pour éviter cela », a souligné Kamal Khalaf. 

Le chef de la délégation iranienne participant aux négociations de Vienne, Abbas Araqchi, a déclaré il y a quelques jours que « les négociations ont suffisamment duré sur certaines questions en suspens avec le G4+1 », et qu' « il est temps de prendre des décisions. »

En revanche, le secrétaire d'Etat américain Antony Belinken, commentant une question sur le retrait de son pays des négociations nucléaires, affirme que la date de ce retrait approche. Bien que le septième cycle des négociations à Vienne débute la semaine prochaine, la porte-parole de la Maison Blanche, interrogée à ce sujet, a délibérément déclaré que « nous ne savons pas quand se tiendra le prochain cycle ».

L'envoyé spécial américain sur l’Iran, Robert Malley, a également déclaré : « Washington n'acceptera pas de lever toutes les sanctions contre l'Iran, ajoutant qu'il se retirera des négociations de Vienne si l'accord souhaité par Téhéran n'est pas dans son intérêt. »

L’article de Rai al-Youm ajoute que la vérité est que la délégation américaine a lié des dossiers politiques, dont l'accord stratégique entre l'Iran et la Chine, aux négociations de l'accord nucléaire, ce qui est le fond du problème. Téhéran n’acceptera de parler d'aucune question politique en dehors du cadre du programme nucléaire.

Selon l’auteur de l’article, l’attaque contre la base militaire américaine dans la campagne de Deir ez-Zor, au nord-est de la Syrie, et la riposte des forces américaines en bombardant des sites à l'intérieur de la Syrie, fait partie de la bataille des doigts mordants avant la signature finale à Vienne. Les Iraniens ont clairement dit qu'ils ne fourniraient plus à l'Agence aucune vidéo surveillance de l'intérieur de leurs sites nucléaires, et que l'accord avec l'Agence avait expiré.

Les conditions politiques actuelles des États-Unis et les défis internationaux auxquels l'administration Biden est confrontée aujourd'hui, les orientations de la stratégie américaine annoncée et l'environnement politique et sécuritaire dans la région empêchent l'administration Biden de revenir à la stratégie de pression maximale avec ses frictions militaires dangereuses, ouvrant la porte à des possibilités de guerre tout au long de l'ère de la précédente administration.

En parallèle, l'administration US ne peut pas parvenir à un accord international sur le dossier nucléaire et quitter le programme nucléaire iranien sans le lier à des engagements, car, selon les évaluations américaines, il comporte des risques et constitue un revers pour les politiques gouvernementales et les promesses électorales de Biden.

« Les Iraniens ont donc mis le président Biden dans une situation très difficile. Et ils ne lui ont laissé qu'une seule voie désormais, qui est de répondre à leurs demandes à Vienne. Le président Biden a demandé l'aide de Poutine pour pousser l'Iran à assouplir sa position, et il semble que cela ait eu lieu lors du sommet qui a réuni les deux présidents à Genève ce mois-ci. En règle générale, les aides inter-étatiques ne sont pas gratuites. Dans les coulisses, Moscou exerce diverses pressions sur les Iraniens, et il semble qu'ils aient évoqué les coûts de construction de l'usine de Bouchehr. Cela a incité le chef de l'Organisation de l'énergie atomique d'Iran, Ali Akbar Salehi, à annoncer une ordonnance pour accélérer le remboursement de 500 millions d'euros de dette envers la Russie », indique Kamal Khalaf.

Nous ne pensons pas que la pression russe puisse porter ses fruits, car les Iraniens ont déterminé dès le début des négociations ce qu'ils attendent d'eux exactement. Sinon, ils n'ont aucun problème à rester sans accord, à revenir à la stratégie de la patience et de l'affrontement, réaliser plus de progrès et d'action unilatérale selon la théorie du bénéfice de toutes les situations.

« Dès lors, est posée la question suivante : les négociations de Vienne vont-elles échouer ? On peut affirmer que ce n'est pas vrai, selon les faits et circonstances de toutes les parties impliquées dans ces négociations. Les parties iranienne et américaine frappent du poing sur la table pour obtenir le maximum d'exigences avant la dernière signature. Le septième tour sera décisif, et nous attendons de nouvelles déclarations positives. Dans la plupart des cas, l'Iran obtiendra ce qu'il veut », conclut l’article.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV