Dans un article daté d'août 2020, Business Insider se demande : « Pourquoi les États-Unis ont décidé de détruire tous leurs anciens F-14 Tomcats plutôt que de laisser quiconque les acheter? » avant d'y répondre : « Pendant la guerre de l'Iran contre l'Irak, l’armée de l’air iranienne, ses pilotes ultra expérimentés ont fait preuve d'une si grande compétente qu’un seul Tomcat iranien pouvait dégager le ciel des avions ennemis sans même tirer un seul coup de feu.
En revanche, depuis le sol la plupart des abattages réussis de Tomcats irakiens venaient des batteries SAM que faisaient tirer copieusement les opérateurs iraniens... C'est en substance pour éviter que l'Iran n'ait des pièces rattachées voire la technologie de F-14 que les États-Unis ont fini par retirer dès 2007 leurs Tomcat, réduire un avion de 38 millions de dollars en un tas de ferraille. Or l'idée de vendre des pièces rares de F-14 à l'Iran pour qu'il n'ait pas à remanier ses propres inventaires et en faire de quoi inquiéter ses adversaires puisque les Iraniens passent maître en matière de rétro-ingénierie, a été absurde. Le F-14 "iranisé" a de quoi nous surprendre ».
Et l'auteur de l'article ne croit pas si bien dire. Au premier jour des exercices de l'Armée de l'air iranienne, qui s'apprête visiblement à de grands combats aériens en ces temps de "normalisation" où les États Unis vendent aux Émirats 50 F-35 ou encore donnent leur feu vert pour livrer des F-22, dit fleuron de l'industrie aérienne US à Israël, d'intenses événements se sont produits. En effet, les combats ont commencé par une nette démonstration de force des Su-24 de l'armée de l'air qui suivant le principe de surprise, à l'identique de ce que fait la force armée iranienne au sol « les bombardiers stratégiques Soukhoï Su-24 ont détruit avec succès des cibles terrestres, y compris des radars de l’ennemi fictif, en transportant une variété de missiles optimisés et de haute précision pesant jusqu'à une demi-tonne et évidemment made in Iran.
Cette phase visait à détruire les radars terrestres ennemis, histoire de rendre aveugle sa Défense aérienne. Vint ensuite le tour des F-14, ceux là même dont part Business Insider : Selon le porte-parole de l'exercice, le général de brigade Goudarzi, « il s'est surtout agi de reproduire un combat et on a choisi de placer F-14 et MiG-29 en situation de combat. Vu que les F-14 iraniens sont depuis bien longtemps "apprivoisé", de nombreux dispositifs se trouvent à bord. Il en est de même d'un radar national que les experts iraniens en parlent assez souvent sans aller jusqu'en expliquer les composantes, ni les caractéristiques. À Isphahan qui abrite à la faveur de la bêtise des Américains le seul centre d'overhall des F-14 au monde, cette capacité radar a été donc testé ce lundi et le résultat a été plus que "satisfaisant".
Puisque le F-22 à l'aide de quoi les Américains espèrent abattre les F-14 iranien est censé être furtif, il s'agit donc d'une "capacité capitale": « Le radar en question fabriqué par les techniciens iraniens à l’effet de cet avion propre aux combats aériens a une portée de plusieurs centaines de kilomètres. C'est un radar qui opère en synergie avec le radar original du F-14, là encore optimisé par nos techniciens. C'est un dispositif capable d'intercepter avec la même puissance que les AWACs. Surtout que le cabine analogue du F-14 américain on l'a transformé en digital ici en Iran », a dit le général de brigade Farhad Goudarzi, le porte-parole de l'exercice.
Au cours de l'exercice les F-14 ont été ravitaillés en vol par des avions ravitailleurs Boeing-707 afin de se préparer aux opérations de couverture supérieure à basse altitude. Et the last but not the least, le radar conçu à l'effet du F-14 a engagé une véritable guerre électronique, testant des systèmes de communication avancés au sein de plates-formes sûres connectées par câble et sans fil. L'opération s'est déroulée alors même que des drones de reconnaissance, Kaman-14, surveillaient le parcours d'assaut et que le tout nouveau caméra optique Samat de fabrication nationale, glanait des données et effectuait des écoutes électroniques. Le F-22 est peut-être furtif mais il saurait difficilement échapper au F-14 iranien », a dit le général.
« Au fait ce combat aérien que nous préparons impliquera une flotte diversifiée d'avions. D'où la variété des avions engagés au premier jours des exercices. Saeqeh qui a fait exploser les cibles avec des missiles de croisière et des bombes intelligentes de précision extrême. Quelques sept bases aériennes iraniennes participaient d’ailleurs à la préparation de ces combats aériens », a dit le général, renvoyant aux articles trop optimistes des revues US et trop sûrs de la supériorité de l'US Air force face à l'armée de l'air iranienne.
En fait, "vu l'intelligence de nos pilotes, leur expérience de guerre, ce qui manque aux Américains, le premier face-à-face USA/Iran dans le ciel pourrait être trop riche en surprises. La série de crash d'avions US ces derniers mois au nombre desquels figurent presque toute gamme des avions dit sophistiqués US (F-18, F-35; F-22...) donnent des indications en ce sens. En effet les pilotes de tous ces appareils ont raté leurs vols alors qu'ils opéraient en situation de combat et sur des bases aériennes. Il semblerait que le système de commande et de contrôle des appareils US soit trop fragile au brouillage et à la suppression électronique. Nos F-14 ont bien travaillé sur cette faiblesse ».
Dans un récent article intitulé « Comment l'Iran pourrait abattre un chasseur F-35 pendant une guerre », The National Interest écrivait que le F-5, conduit par des pilotes iraniens posséderait l'agilité nécessaire pour prendre l'avantage sur un F-35. Il en sera de même des F-14 : « Sur le plan aérodynamique, le F-5 sera toujours ce que nous appelons un chasseur de catégorie trois, où les F-35 et F-22 sont désormais des chasseurs de catégorie cinq. Comparé aux chasseurs modernes, il est sous-alimenté sans oublier qu'il n'a pas de furtivité autre que sa petite taille. Mais avec seulement quelques modifications, ce que les Iraniens ont fait, le F-5 est en train de devenir un avion de menace avec une piqûre légitime. Les dernières améliorations iraniennes incluent un radar [à balayage électronique], un bon équipement [d'avertissement radar], des paillettes et des fusées éclairantes, une nacelle de brouillage et un système de repérage monté sur casque pour des missiles IR (guidés par infrarouge) hors ligne de visée. Idem pour les F-14 iraniens qui pourraient s'avérer fatales pour nos F-22», a écrit The National Interest.
