La Turquie ne paiera pas la Russie pour les systèmes de défense antiaérienne S-400, a-t-on appris du site d’actualité russe Avia-Pro.
Selon Avia-Pro, « la Turquie n’a pas encore payé la Russie pour les systèmes S-400 qu’elle lui a achetés puisque Moscou n’a pas procédé à les mettre en service, conformément au contrat signé entre les deux pays ». « La Turquie aura donc le droit de reporter le paiement », indique le site web russe.
Et d’ajouter : « En effet, la Turquie n’est pas pressée de rendre opérationnels ses S-400, car d’une part elle ne veut pas rembourser immédiatement sa dette à la Russie et de l’autre elle craint des sanctions américaines qui pourraient frapper son économie ».
À noter que cette nouvelle n’a encore été confirmée par aucune source officielle.
Il y a quelques mois, les médias turcs ont rapporté que la Turquie souhaitait obtenir un prêt de 10 milliards de dollars aux États-Unis afin de renforcer son économie. À présent, Ankara sait bien que si les S-400 russes seront mis en service, non seulement il devra rembourser sa dette à la Russie, mais en plus il devra renoncer à un gros prêt américain.
Par ailleurs, les médias occidentaux ont annoncé que la Turquie prévoyait de reporter la mise en service des S-400 jusqu’à la fin de 2020 en raison des tests en cours de ces systèmes antiaériens.
Dans la foulée, le site web Fighter Jets World a réaffirmé, dans un article, publié le 4 juillet, que la Turquie avait effectué des tests militaires à l’aide d’un système de défense antiaérienne russe et d’un avion de chasse de fabrication américaine, dans une démarche que les responsables américains ont qualifiée de « préoccupante ».
Selon Fighter Jets World, « des avions F-16 de l’armée turque ont survolé Ankara afin de mettre à l’épreuve le système de défense antimissile S-400 que le président turc Recep Tayyip Erdogan a acheté à la Russie pour 2,5 milliards de dollars ».
La Russie a livré deux batteries du système S-400 à la Turquie entre juillet et septembre.
Les S-400 sont actuellement installés à la base aérienne Murted, qui est située juste à l’extérieur de la capitale turque. Les tests, qui ont commencé aujourd’hui, devraient se poursuivre jusqu’au 26 novembre.
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La Turquie a commencé à tester les radars associés à ses nouveaux S-400 russes à l’aide de chasseurs F-16 Viper et F-4 Phantom II de fabrication américaine, défiant les avertissements des États-Unis selon lesquels cette « activation » du missile sol-air pourrait entraîner de nouvelles sanctions.
« Des avions F-16 et d’autres appareils appartenant à l’armée de l’air [turque] effectueront des vols d’essai à basse et haute altitude lundi et mardi dans le ciel d’Ankara », a annoncé un communiqué du gouvernorat turc.
L’achat du système de missile russe est un point de friction entre la Turquie et les États-Unis depuis un certain temps, car Washington a fait valoir que le système S-400 serait incompatible avec les systèmes de l’OTAN. La Turquie, cependant, a souligné que le S-400 ne serait pas intégré dans les systèmes de l’OTAN et ne constituerait pas une menace pour l’Alliance. Elle n’a pas accepté d’annuler son contrat avec la Russie.