En guerre rien n’est plus fatidique que s’obstiner dans ses erreurs : alors que les analystes militaires israéliens sont de plus en plus nombreux à dénoncer une « absurde stratégie dite guerre dans la guerre » qui a poussé à multiplier des frappes aériennes contre les cibles de la Résistance, quitte à ce que cette dernière étend sa présence non seulement au centre, mais aussi au nord-est et évidemment au Sud syrien, un Thik Tank US prône à ce que les USA emboîtent le pas à Israël. Il y a là un aveu d’échec dévoilé qui dit qu’Israël a échoué et que c’est désormais aux Américains de faire l’impossible. Les auteurs de l’article passent évidemment sous silence la frappe du 8 janvier contre Aïn al-Asad et ses conséquences. Oubli que le Pentagone ne devrait pas en principe se permettre.
Un groupe de réflexion américain a publié un rapport sur les opérations militaires secrètes de l’armée israélienne en Syrie, exhortant l’administration américaine à adopter une stratégie similaire pour contrer l’Iran au Moyen-Orient.
Soulignant le rapport du Centre pour une nouvelle sécurité américaine (CNSA), le journal Washington Post écrit : « La campagne militaire israélienne non revendiquée contre des cibles iraniennes en Syrie pourrait fournir un modèle aux États-Unis alors qu’ils cherchent à contenir le réseau d’alliances armées de Téhéran à travers le Moyen-Orient. »
Le think tank américain a qualifié la campagne menée ces dernières années par le régime israélien en Syrie de la « zone grise » et prétendu qu’Israël avait effectué plus de 200 frappes aériennes sur « des cibles affiliées à l’Iran » sans déclencher une escalade importante.
Citant une version préliminaire du rapport du CNSA qui sera publié cette semaine, le journal américain prétend qu’une approche similaire serait plus efficace que la stratégie américaine actuelle, qui a alterné entre une approche très passive vis-à-vis des attaques contres des cibles américaines et une approche basée sur des attaques très médiatisées contre des cibles liées à l’Iran, comme l’assassinat du général Soleimani, commandant en chef de la Force Qods du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI).
« Il s’agit d’une stratégie qui peut repousser l’Iran, atteindre certains objectifs américains et réduire considérablement les chances d’une guerre totale », a déclaré Ilan Goldenberg, l’un des auteurs du rapport, qui a été fonctionnaire du Pentagone et du Département d’État dans l’administration Obama.
Les auteurs du rapport soutiennent qu’une stratégie similaire à celle adoptée par Israël, « la guerre dans la guerre », pourrait être efficace pour les États-Unis.
« La campagne d’Israël s’est lentement intensifiée lorsque les dirigeants israéliens ont évalué la réaction de l’Iran, avec plus de 2000 munitions israéliennes larguées sur des cibles iraniennes en Syrie rien qu’en 2018 », a prétendu Washington Post ajoutant que « la clé de l’approche a été les efforts d’Israël pour minimiser les pertes iraniennes tout en s’abstenant de prendre la responsabilité officielle des frappes. Ce qui a réduit la pression sur les dirigeants iraniens pour qu’ils ripostent par la force ».
Les auteurs du rapport affirment cependant que la campagne israélienne a également eu des résultats inattendus. En 2018, les défenses aériennes syriennes ont abattu un jet israélien. La même année, la Syrie a abattu un avion russe après une frappe israélienne, ce qui a exacerbé les tensions israélo-russes.
Les nouvelles recommandations au gouvernement américain interviennent alors que le Pentagone se prépare d’après les sources de renseignement irakiennes à lancer de nouvelles attaques contre des cibles de Résistance en Irak.
